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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Médecins de famille: les négociations sont rompues avec la FMOQ

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-12-04T14:59:44Z
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Les négociations sont rompues entre Québec et les médecins de famille. François Legault doit s’impliquer à nouveau afin de dénouer l’impasse, moins d’un mois avant l’entrée en vigueur du nouveau mode de rémunération. 

Le gouvernement Legault et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) se renvoient le blâme pour ce nouvel échec des pourparlers sur l’application de la loi 2.

«Le gouvernement nous a annoncé qu’il n’y a pas de marge de manœuvre», déplore le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Québec refuse notamment de bouger sur les obligations de la loi, les pénalités et les cibles de performances liées à la prise en charge d’un certain nombre de patients. «Sur quoi voulez-vous qu'on s'entende?», demande le Dr Amyot.

De son côté, Québec assure que la porte est toujours ouverte. «Exprimer un désaccord, pour moi, ça ne veut pas dire casser la table» de négociations, explique la présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau.

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 Aménagements

Tous les espoirs étaient pourtant permis depuis une rencontre au sommet avec le premier ministre, la semaine dernière.

Québec avait alors accepté d’apporter des «modifications à la loi 2».

Mais les aménagements présentés jeudi par la ministre Duranceau proposaient plutôt les suivants:

  • De revoir les pastilles sur la vulnérabilité des patients
  • De fournir des ressources pour le fonctionnement des GMF (100 M$ par année)
  • De conserver la prime de 30 % accordée aux omnipraticiens pour les frais de bureau
  • Mettre en place un comité de transition pour piloter la réforme

«La direction, elle ne change pas. Ensuite, comment, dans quels délais, à quel niveau? On peut discuter de tout ça», a expliqué France-Élaine Duranceau en point de presse.

Pour la FMOQ, la position de Québec démontre que «l'ombre de Christian Dubé plane au-dessus de la table» de négociations.

Sa loi 2, adoptée sous bâillon, lie 10% de l’enveloppe salariale à des cibles de performances, une approche qualifiée de médecine «fast-food» par les fédérations médicales.

Contrairement à son habitude, le ministre de la Santé était absent lors du point de presse aujourd’hui, même s’il a été vu quelques minutes plus tôt au parlement.

Questionnée par les médias, France-Élaine Duranceau a voulu faire taire les rumeurs voulant que le ministre ait été tassé pour ne pas déplaire aux fédérations médicales.

«C'est le Trésor qui négocie à la table [...]», a-t-elle fait valoir.

Rencontre au sommet

Prochaine étape, le Dr Marc-André Amyot et François Legault se rencontreront à nouveau «au cours des prochains jours», confirme-t-on au bureau du premier ministre.

«Notre objectif est d’améliorer l’accès des patients aux soins et nous maintenons donc une posture d’ouverture», assure son attachée de presse.

Si cette nouvelle ronde échoue, la FMOQ prévoit de nombreux départs de médecins, à la retraite ou vers l’Ontario, et des fermetures de cliniques.

«C'est la pointe de l'iceberg qu'on voit actuellement», dit le Dr Amyot.

Du même souffle, il reconnaît que ses moyens de pression sont limités, en raison des pénalités prévues dans la loi 2. «S’il n’y a pas d'entente, moi je n’ai pas le pouvoir de ne pas l'appliquer, la loi», souligne-t-il.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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