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L'article provient de TVA Nouvelles

Médecins contre gouvernement: «J’ai envie de dire time out», lance un médecin de famille

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Photo portrait de Samuel Roberge

Samuel Roberge

2025-05-28T20:12:41Z
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Les tensions ne cessent de croître entre Québec et les médecins depuis le dépôt du projet de loi sur leur rémunération. À tel point que, selon un médecin de famille, les deux camps auraient peut-être perdu de vue l’essentiel. 

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«J'ai envie de dire time out», affirme le Dr Frédéric Picotte, médecin de famille à Shawinigan.

Entre le gouvernement caquiste qui annonce que «ça va brasser» et les médecins qui envoient des lettres à leurs patients, le Dr Picotte croit que les deux parties ne regardent plus le vrai problème.

«On essaie de faire porter l'odieux», constate-t-il.

Pourtant, «on veut tous la même chose», selon le Dr Picotte: un système de santé solide, capable d’offrir des soins de qualité dans un délai raisonnable.

Mais pour y parvenir, il faut s’attaquer au nerf de la guerre, soit les soins de première ligne, avance-t-il. Et d’après le médecin de famille, ce n’est pas en révisant la rémunération qu’on réglera le problème.

«L'enjeu ici, c'est que si on devenait des travailleurs à 35 heures par semaine, moi, ma crainte, ça serait la perte de productivité, explique l’invité en entrevue sur les ondes de LCN. Ça ne me dérangerait pas, moi rendu là. Dites-moi si vous voulez faire de moi un travailleur d'État, puis que je travaille 40 heures par semaine avec mes heures de labo inclus, puis un fonds de pension, je vais le faire si c'est ça que ça prend pour qu'on me laisse la paix, mais ce n'est pas ça que je veux. Moi, ce que je veux, c'est qu'on ait des soins.»

Selon le docteur, il faut donc que les médecins de famille puissent prendre le temps nécessaire pour bien évaluer leurs patients, afin de trouver de vraies solutions à leurs problèmes de santé et ainsi les éloigner des hôpitaux.

«Si on travaille bien ces maladies chroniques, la prévention, le mode de vie, chaque dollar investi récupère 7 dollars, informe-t-il. C'est là qu'il faut aller en amont. Il faut arrêter de mettre l'argent dans les hôpitaux, parce que vous savez, il y a 3% actuellement des patients qui sont à l'hôpital, puis on parle des hôpitaux qui débordent. Le but, c'est de ne pas se rendre là, puis de les sortir au plus vite en ayant une première ligne forte.»

Voyez l’entrevue intégrale du Dr Frédéric Picotte dans la vidéo ci-haut.

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