Me Daniel Rock, un «fighter du droit criminel», s'éteint à l'âge de 75 ans

Marianne Lafleur
L’avocat criminaliste Daniel Rock, qui a marqué plusieurs décennies de pratique par sa ténacité et son implication dans de nombreux procès médiatisés, est décédé subitement et accidentellement à son domicile la semaine dernière à l’âge de 75 ans.
«Il était vraiment ce qu’on appelle un fighter. C’était une personne qui se battait énormément et qui allait au front», confie Nellie Benoit, son ancienne collègue avec qui il a travaillé pendant 25 ans au cabinet Rock Vleminckx Dury Lanctôt, situé au centre-ville de Montréal.
Au fil de sa carrière, Me Daniel Rock a grandement marqué le droit criminel, selon elle. Il a représenté de nombreux clients, dont plusieurs ont fait les manchettes au cours des dernières décennies.
Procès importants
Il a notamment défendu Gilles Perron, ancien réalisateur de Radio-Canada accusé du meurtre de sa femme, avant d’être acquitté trois ans plus tard en 1992.
Me Rock a aussi plaidé dans le procès de l’émeute d’Archambault en juillet 1982 où des prisonniers ont assailli des employés non armés et ont amorcé une prise d'otages à l'institut Archambault de Sainte-Anne-des-Plaines.
L’émeute qui avait fait cinq morts et sept blessés est l’une des plus meurtrières à avoir eu lieu dans un pénitencier au Canada. Le criminaliste représentait le prisonnier Claude Poirier, qui était accusé du meurtre de trois gardiens de prison. Il a été acquitté.
Plus récemment, il a représenté Yves Plamondon qui a été remis en liberté après plus de 20 ans de détention pour triple meurtre. Grâce à son travail, il a fait valoir une erreur judiciaire qui a engendré des excuses de la cour.
«Un vide immense»
Au-delà de ses procès, Me Rock laisse un souvenir d’un homme généreux et empathique, mais qui aimait aussi beaucoup l’humour.
«Il laisse un vide énorme au bureau. Il a toujours eu une figure paternelle. Il était très patient et prenait le temps d’écouter et de donner de bons conseils», raconte celle qui a été sa stagiaire il y a 25 ans.
Il aurait formé une quinzaine de juristes qui pratiquent encore aujourd’hui et dont certains sont devenus juges.