McGill demande le démantèlement du campement propalestinien sur son campus

Clara Loiseau
Les étudiants du campement pro-Palestine affirment qu’ils ne lèveront pas leur camp, même si la demande d’injonction pour démanteler leurs tentes déposée vendredi par l’Université McGill est acceptée.
«C’est la deuxième semaine que les étudiants sont ici dans ce campement et ils ont fait des demandes très claires alors que le génocide continue. Ils resteront ici tant et aussi longtemps que les demandes ne sont pas acceptées», explique l’une des porte-parole des Voix juives indépendantes de McGill.
Depuis le 26 avril, une centaine d’étudiants et de manifestants propalestiniens ont installé plusieurs dizaines de tentes sur un terrain de l’institution au coin des rues Sherbrooke et McGill. Ils demandent à ce que l’établissement cesse de financer des entreprises ayant un lien avec Israël.
Vendredi, l’Université McGill a fait savoir qu’une ordonnance avait été déposée pour obtenir le démantèlement du campement qui compterait maintenant 115 tentes, selon l’établissement.
«Cette ordonnance habiliterait aussi Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à procéder à une intervention», peut-on lire dans le courriel envoyé aux médias.
Le 1er mai, déjà, une demande d’injonction déposée par deux étudiants avait été rejetée par la Cour supérieure du Québec.
Confiants
Les organisateurs du campement sont confiants quant à l’issue de la nouvelle injonction.
«Comme la dernière injonction a été statuée en notre faveur, on pense que ce sera la même chose pour celle-ci», explique la porte-parole des Étudiants en Solidarité pour les droits humains des Palestiniens (SPHR).
Après l’annonce, une centaine de manifestants se sont réunis devant le campement pour dénoncer le fait qu’il n’y a pas de négociation «de bonne foi».
«Ces tactiques d’intimidation et de répressions ne font que détourner l’attention de la véritable raison pour laquelle les étudiants sont ici, et c’est parce qu’il y a un génocide en cours qui a tué 40 000 personnes», lance une seconde porte-parole, acclamée par la foule.
«Nous condamnons les actions honteuses de l’Université McGill qui démontrent qu’elle mobilisera la violence policière contre ses propres étudiants et sa communauté pour prioriser le profit et le financement des donateurs», martèlent les deux porte-parole.
Antidémocratique
Elles rappellent par ailleurs que le mouvement est composé d’étudiants, de professeurs et de membres du personnel qui sont solidaires de la population de Gaza.
«[Ce que fait l’université] c’est antidémocratique et répressif. Nous demandons à l’administration de cesser sa campagne d’intimidation. [...] Nous demandons à l’administration de nous rejoindre dans notre lutte contre le génocide», poursuit l’une des porte-parole.
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