Mazepin se trouve sur un siège... éjectable


Louis Butcher
À l’image des autres autorités sportives qui condamnent l’invasion de la Russie en Ukraine, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) pourrait à son tour emboîter le pas et imposer des sanctions au pays dirigé par Vladimir Poutine.
Une réunion extraordinaire de la FIA sera organisée mardi pour discuter de la situation et, on s’imagine, pour prendre des mesures destinées à punir la Russie.
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La commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi que les fédérations sportives concernées et que les organisateurs de compétitions refusent la participation d’athlètes russes et biélorusses, ainsi que des officiels de cette nation, lors de toute compétition internationale.
Or, depuis 2012, le CIO reconnaît la FIA comme une fédération sportive à titre de membre. Le dossier est donc parvenu lundi au bureau du nouveau président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, qui a commandé ladite rencontre.
En réponse à une lettre d’appui rédigée par Ben Sulayem, le président de la Fédération ukrainienne de l’automobile, Leonid Kostyuchenko, a recommandé des sanctions sévères contre l’ennemi russe. Celle, notamment, de bannir de toutes les épreuves internationales les participants utilisant une licence russe ou biélorusse.
« Vous pouvez être certain de mon soutien total et de celui de la FIA », a écrit Ben Sulayem à son homologue ukrainien.
Carrière compromise en F1
Si la FIA va de l’avant avec des mesures draconiennes (mais justifiées), c’est le volant en Formule 1 et peut-être la carrière du pilote Nikita Mazepin qui sont sérieusement compromis.
Le jeune pilote russe doit sa venue en F1 à la fortune de son père Dmitry et à l’appui financier de l’entreprise Uralkali dont papa est l’un des copropriétaires.
Cette compagnie russe, spécialisée dans la production et vente de potasse, a vu son inscription être retirée de la carrosserie des monoplaces de l’écurie Haas, vendredi dernier, lors de la troisième journée des essais hivernaux au circuit de Barcelone.
En réaction avec le comportement de la Russie, l’équipe américaine a choisi de se dissocier de son commanditaire et principal bailleur de fonds.
Proches de Poutine
D’autant plus que les Mazepin, père et fils, sont proches de Poutine, comme en témoigne une photo publiée l’année dernière.
Sans ce partenariat, l’avenir de Mazepin paraît certes menacé. Le pilote de 22 ans, qualifié de pilote « payant », n’a pas connu un parcours remarqué dans les catégories inférieures avant d’être promu dans la discipline reine du sport automobile l’an passé.
En 21 départs, le Moscovite n’a obtenu qu’un seul top 15 (14e à Bakou) non sans avoir été au cœur de certains débats controversés sur la piste. Il est l’un des seuls pilotes à temps plein en F1 à ne pas avoir réussi à récolter de points en 2021. L’autre est son coéquipier, Mick Schumacher, le fils de Michael.
L’impasse sur Sotchi
Les autorités de la F1 et de la FIA avaient annoncé la semaine dernière, quelques heures à peine après le début des combats en Ukraine, que le Grand Prix de Russie programmé le 25 septembre prochain avait été rayé du calendrier.
Trois champions du monde, Sebastian Vettel, Fernando Alonso et Max Verstappen, tous appuyés par les autres pilotes du plateau, sauf Mazepin évidemment, avaient décrié le comportement de la Russie et confirmé qu’ils ne se rendraient pas au circuit de Sotchi.
Mazepin ne serait évidemment pas le seul Russe à écoper. Parmi les plus connus figurent Daniil Kvyat qui doit, en principe, participer cette année à la célèbre Classique d’endurance des 24 Heures du Mans, et Robert Shwartzman, recruté à titre de pilote d’essai au sein de l’écurie de F1 Ferrari.