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Culture

Maxime de Cotret nous présente le nouvel amour de sa vie

La série «Bellefleur» est disponible sur Crave.

Bruno Petrozza / TVA Publication
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Patrick Delisle-Crevier

2025-07-03T10:00:00Z
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Depuis sa participation à la série 5e rang, l’acteur cumule les rôles dans différents projets. Populaire au petit écran, il préserve toutefois le mystère au sujet de sa vie privée. Cet homme discret a pris place dans notre fauteuil coloré, le temps de nous parler de sa carrière, mais aussi de sa jeunesse, de son célibat volontaire et de Glenn, le nouvel amour de sa vie.

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Maxime, comment vas-tu?

Je vais très bien. Je vis présentement une période où j’ai plusieurs tournages à la fois. Hier, j’ai terminé le tournage de la deuxième saison de Double jeu. Je tourne aussi Doute raisonnable et je m’apprête à commencer le tournage du film Les Furies. J’ai un été assez fou! Je suis très reconnaissant de travailler autant à 42 ans.

Peut-on dire que ta carrière s’est épanouie sur le tard?

Oui, en effet. Les choses ont mis du temps à débloquer et je vis bien avec ça. En même temps, je suis partout en ce moment, mais juste un peu ici et là. Je ne porte pas une série sur mes épaules, ce qui fait en sorte que je tourne beaucoup, mais que j’ai tout de même du temps pour moi. C’est important à mes yeux. J’aime les extrêmes, alors j’apprécie autant d'avoir une période intense de tournage que de vivre une période d’accalmie au cours de laquelle je peux partir à vélo pendant deux ou trois semaines. Ce métier-là est l’idéal pour moi.

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Ta carrière a mis du temps à débloquer, mais tu as pourtant une gueule de jeune premier. Comment expliques-tu ça?

C’est comme ça. Même à l’École nationale de théâtre, je n’ai jamais tenu de rôle principal. J’ai plutôt toujours joué des personnages secondaires à gauche et à droite. Ça m’a permis de développer ma confiance en moi et en mon jeu. Ne pas être au centre de l’action, ça permet de voir les choses différemment et ça amène moins de pression. En même temps, c’est plus ardu de puncher avec des personnages secondaires. Tu ne peux pas t’asseoir confortablement dans quelque chose: tu dois savoir comment briller rapidement. Il faut aussi pouvoir s’effacer quand on est en périphérie de l’action principale.

J’ai l’impression que tu n’as pas de frustration face à tout ça...

Je ne te cacherai pas que l’envie d’avoir un jour un beau rôle principal est là, mais en même temps, je n’ai pas de frustration face au type de rôle qu’on me confie. Je ne suis aucunement amer. Bien au contraire, je me considère comme chanceux. Je me découvre à travers ce métier et aussi dans mes temps libres, je me découvre des talents pour la rénovation, pour les inventions et pour plein d’autres choses.

As-tu eu à faire autre chose pour gagner ta vie?

Oui, vraiment. J’ai travaillé au Théâtre de Quat'Sous et aussi à La Ronde pour faire de l’animation au Festival de l’horreur. J’ai eu tellement de fun à faire ça! J’ai eu plein de petits jobs en parallèle, ce qui m’a permis de mieux savoir ce que j’aime faire et ce que j’aime moins faire. Je suis patient dans la vie, et je l’ai été face à mon métier. Je me disais que ça allait finir par arriver. Sinon, j’aurais fait autre chose. Ça n’aurait pas été si grave.

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Comment en es-tu arrivé à faire ce métier-là?

Ginette, ma mère, était fleuriste et elle vendait des fleurs dans le hall d’entrée du Cégep Marie-Victorin. Un jour, j’y ai vu un spectacle et j’ai été happé: je me suis donc inscrit en théâtre à cet endroit. Mais finalement, j’ai lâché et je suis allé étudier en administration. Je n’étais pas bien, j’étais confus et je ne savais pas quoi faire de ma vie. Je suis allé faire autre chose, et j’ai finalement compris que rien ne m’intéressait autant que le métier de comédien.

Qu’est-ce qui t’a amené à vouloir changer ton sort?

J’ai fait une dépression qui a duré un certain temps, ce qui m’a amené à me repositionner. J’ai reçu beaucoup d’aide de la Fondation des maladies mentales et ça m’a incité à aller dans les écoles pour parler aux jeunes de la dépression. Ma dépression n’était pas tout à fait réglée, mais j’avais besoin d’être en relation d’aide avec les autres. Je suis aussi retourné voir mon prof de théâtre au Cégep Marie-Victorin et je lui ai demandé de me laisser une autre chance parce que j’étais prêt. J’ai donc terminé mes études et en sortant, une amie m’a demandé de l’aider à préparer ses auditions pour les écoles de théâtre en lui donnant la réplique. Je me suis dit que c’était ma chance et je me suis lancé moi aussi dans les auditions. Je voulais aller au bout de cette idée d’être comédien. Ç’a été difficile et vertigineux pour moi de prendre une décision aussi champ gauche, car personne n’est comédien dans ma famille. J’étais complètement en dehors des sentiers battus par rapport à ce que je connaissais. Finalement, j’ai été accepté partout et j’ai décidé d’aller à l’École nationale de théâtre.

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Glenn, le chat de Maxime.
Glenn, le chat de Maxime. Collection personnelle

Tu me disais que tu ressentais un grand mal-être dès l’enfance. D’où est né ce mal de vivre à un si jeune âge?

Dès mon plus jeune âge, je ne me sentais pas bien, j’étais un enfant qui questionnait tout, tout le temps. Et ce questionnement sur la vie et sur le sens de la vie est toujours en moi.

Crains-tu aujourd’hui de retomber dans ce mal-être?

Non, parce que je suis beaucoup mieux équipé aujourd’hui. Mes réflexes ne sont plus du tout aux mêmes endroits qu’avant, d’où l’importance de se faire aider. J’avais beau marteler mes parents avec mes questions existentielles, ils n’avaient pas les réponses et n’étaient pas équipés pour aider leur fils, qui souffrait de désœuvrement.

Quel est ton rapport au bonheur aujourd’hui?

Disons que je suis prudent avec le bonheur. Je ne dirais pas que j’ai le bonheur facile, mais j’ai l’émerveillement facile, par contre... Quand je regarde le chemin que j’ai parcouru, je constate que je suis bien et que je suis heureux. Même si je ne tiens rien de tout ça pour acquis. Je suis heureux, j’ai du temps et je ne me sens pas prisonnier de mon travail. Dans la vie, rien ne me fait plus plaisir que d’avoir du temps, de pouvoir prendre un pas de recul. J’aime parfois me couper du monde quand je suis chez nous.

Tu joues souvent des rôles de vilains garçons, est-ce que ça te plaît?

Oui, beaucoup. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai une grande facilité à jouer de tels personnages ou si c’est parce que je peux avoir l’air vilain au neutre. Une chose est certaine: ça me plaît, car il y a souvent plus de viande autour de l’os dans ce type de rôle. J’aime l’idée de cultiver un peu le mystère avec différents personnages. Ce sont souvent de beaux défis, alors c’est stimulant.

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Le rôle de Réginald dans la série 5e rang a été celui qui t’a fait connaître auprès du grand public. Que représente ce personnage pour toi?

Il est important. Quand j’y pense, je suis ému par le parcours de ce personnage-là. Nous avons évolué ensemble, en parallèle. Je me suis beaucoup découvert comme comédien avec ce rôle-là et ç’a été un beau cadeau dans ma carrière d’acteur. J’ai adoré cette série, de A à Z.

On te voit en ce moment dans la deuxième saison de la série Bellefleur. Que peut-on dire de ton personnage?

Pour moi, cette série représente tout ce que j’aurais aimé voir à la télévision quand j’étais jeune, avec entre autres l’avènement LGBTQ+. Je me suis toujours porté à la défense de la différence et j’ai toujours été un allié de cette communauté. J’aime mon personnage dans la série, car il n’est pas unidirectionnel et il se permet d’être lui-même avec l’aide de ses amis, qui ne sont pas dans le jugement.

En faisant mes recherches en vue de cet entretien, je n’ai presque rien trouvé, sinon que tu rénoves toi-même ta maison. Pourquoi en dévoiler si peu?

Parce que j’ai besoin de cette discrétion. Je fais un métier qui m’expose jusqu’à un certain point, mais je ne suis pas celui qui a l’habitude de raconter sa vie. J’ai tendance à me protéger et j’envie ceux qui sont capables de s’exposer autant. Pour ma part, j’aime avoir mon espace privé et ne pas trop en dévoiler sur moi. La popularité, ça peut parfois être confrontant.

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Quand tu me dis que tu es encore célibataire, il est donc possible que tu me frimes carrément?

(Rires) Tout se peut, Patrick... Sérieusement, je suis célibataire et je te dirais que c’est par choix. En ce moment, je suis bien seul et je n’ai pas absolument besoin d’avoir quelqu’un dans ma vie. J’ai de bons amis qui comblent ma vie sociale et pour le grand amour, je ne sais pas trop si j’y crois ou pas, ou si c’est simplement parce que je ne l’ai pas encore trouvé.

Te vois-tu avec une femme, des enfants et tout ce qui vient avec?

Mon frère et mes sœurs ont des enfants et on dirait que je ne me reconnais pas dans cette vie familiale traditionnelle. Choisir un chemin différent peut être difficile, puisque ça vient avec un lot d’insécurité et d’imprévisibilité. Pour l’instant, je me choisis, mais je sais que je ne suis pas à l’abri de choisir quelqu’un un jour. Cela dit, la question de la parentalité m’habite de plus en plus. Je me verrais bien être papa.

Tu as 42 ans. Est-ce que ta vie ressemble à ce que tu avais imaginé?

Non, pas du tout. Professionnellement, je suis beaucoup plus loin que ce que j’aurais pu imaginer, surtout que je n’ai jamais vraiment su où je voulais aller. Je trouve ça inspirant de voir où je suis rendu aujourd’hui. Je me dis que j’ai fait bien du chemin! Je parle volontairement de ma dépression et de mon parcours parce que je ne vois pas ça comme une faiblesse, mais plutôt comme une force. Ma dépression a été une jambette que la vie m’a faite. Je me suis servi de cette jambette pour avancer et aujourd’hui, je me sens mieux armé pour voir venir la prochaine et apprendre à danser avec elle.

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Je ne peux pas conclure cette entrevue sans te parler du nouvel amour de ta vie...

Oui, j’ai découvert le grand amour, le vrai, à cause d’un chat! C’est mon premier chat à vie et je ne pensais pas l’aimer autant. C’est un Maine coon qui pèse près de 18 lb et qui s’appelle Glenn, parce que je l’ai adopté le même jour où j’ai décroché le rôle de Glenn Gould. Je l’ai depuis un mois et nous vivons le grand amour.

En terminant, quels sont tes autres projets?

Je ne sais pas encore si mon personnage reviendra dans la série STAT, mais je serai au Théâtre du Rideau Vert dans la pièce Glenn Gould, naissance d’un prodige le printemps prochain. Je suis fébrile de pouvoir jouer Glenn Gould, qui est un personnage haut en couleur. C’est mon premier grand rôle au théâtre et je prends ça avec humilité. Ce sera une belle expérience et je vais beaucoup apprendre dans cette aventure. Pour moi, le théâtre est un acte d’exposition et de vulnérabilité, le tout sans filtre. Tout ça m’excite et m’angoisse en même temps: ça me fait me fait sentir vivant!

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