Maxime Bernier se rangera dans le camp du OUI au prochain référendum
Le chef du PPC veut rétablir l’autonomie des provinces pour «sauver le Canada»


Raphaël Pirro
Le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, annonce qu’il se rangera dans le camp du OUI lors d’un prochain référendum sur l’indépendance «au Québec ou en Alberta». Son but? «Sauver le Canada.»
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Dans l’infolettre du PPC envoyée aux partisans lundi, M. Bernier vilipende ce qu’il appelle le «fédéralisme impérial», caractérisé par des empiétements incessants sur les compétences provinciales comme la santé, l’éducation, les garderies ou l’environnement.
Cet ancien ministre du gouvernement de Stephen Harper rappelle avoir voté OUI au référendum de 1995. «Pas parce que je voulais briser le Canada. Mais parce que je croyais que c’était la seule façon d’arrêter le mouvement incessant de centralisation du pouvoir à Ottawa», dit-il.
«Ça ne peut pas continuer. Le camp du NON a fini par gagner en 1995 et malgré toutes les promesses de réformes d’Ottawa, rien n’a changé», poursuit-il, mettant la faute autant sur les gouvernements libéraux que sur le gouvernement Harper.
Pour ces raisons, «nous sommes prêts à soutenir le camp du OUI pour briser l’emprise du fédéralisme impérial et ouvrir la voie à une dernière tentative de rééquilibrer notre fédération», déclare le chef du PPC.
L’infolettre renvoie à une page web détaillée dans laquelle Maxime Bernier affirme ne pas partager l’objectif ultime de «briser le pays», mais reconnaît que les revendications des mouvements de souveraineté sont «légitimes».

Il souhaite plutôt «sauver le Canada avant que les partis de l’establishment ne le détruisent complètement».
«Compte tenu de la tendance constante vers une plus grande centralisation, la seule façon d’apporter des changements significatifs sous le gouvernement actuel pourrait être de profiter de la crise constitutionnelle qui suivrait un vote majoritaire en faveur de la sécession dans un référendum provincial.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Aux plus récentes élections fédérales, le chef du Parti populaire avait fait une conférence de presse devant l’Assemblée nationale pour dénoncer ce «fédéralisme impérial». Il défendait alors la même chose que dans son infolettre, soit une plus grande autonomie des provinces, sans aller jusqu’à appuyer les projets de référendums au Québec et en Alberta.
Fondé en 2018, le PPC n’a pas réussi à faire élire de candidat aux trois élections fédérales qui ont eu lieu depuis. Il n’a obtenu que 0,7 % des votes aux élections du 28 avril, qui ont porté les libéraux au pouvoir.
Le Bloc Québécois n’a pas voulu commenter le nouveau positionnement du PPC. Une demande de commentaire a été envoyée au Parti Québécois.
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