Maude Cyr-Deschênes révèle à quel jeune âge elle a commencé sa carrière
Elle sera en vedette du spectacle musical «Évangéline, le spectacle musical».

Samuel Pradier
Maude Cyr-Deschênes s’est fait connaître du grand public en remportant La Voix en 2024, mais son expérience de scène se compte en décennies. Elle a en effet débuté sa carrière très jeune en jouant dans un spectacle imaginé et produit par ses parents, au Nouveau-Brunswick. Depuis, elle trace son propre chemin.
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1 J’ai commencé à travailler à deux ans
Comme mes parents produisaient un spectacle chaque été, je suis montée sur scène pour la première fois à l’âge de deux ans. J’étais sur scène tous les étés, durant trois mois. Ce sont de très beaux souvenirs, c’est là que j’ai tout appris de mon métier. Je ne comprenais pas tous les enjeux, mais c’était différent de ce que vivaient les autres enfants. C’est sûr que j’aurais parfois aimé aller jouer avec mes amis, mais j’avais des répétitions. En même temps, j’aimais beaucoup ça. J’aimais aussi être à l’école le reste de l’année. Il y avait à ce moment-là une espèce d’insouciance, pas de responsabilités. J'aimais jouer avec mes amis après l’école, il y avait une routine qui était très rassurante. J’ai aussi commencé le piano classique à l’âge de sept ans, et j’en ai fait jusqu’au cégep.
2 Mon bonheur passe par l’équilibre
Vers l’âge de 18 ou 19 ans, j’ai développé un trouble anxio-dépressif, et ça n’allait vraiment pas bien mentalement. J’ai suivi une thérapie durant deux ans, et ça m’a permis de tout remettre en question dans ma vie. J’ai vu à quel point il était important pour moi de trouver un équilibre dans tout ce que je fais. Quand je sens que je suis au bord de l'épuisement professionnel, je ralentis, j’essaie d’apprécier les bons moments, d’aller prendre une marche, de discuter avec mon copain ou tout simplement de flatter mon chat. J’ai appris à me connaître et ça ne me tente pas de retomber où j’étais à 18 ans. Je connais maintenant mes limites. Je fais attention aux signaux, je suis plus à l’écoute de mon corps et de ma tête. J’ai parfois tendance à m’en mettre un peu trop sur les épaules, comme durant les dernières semaines de La Voix: j’étais aussi à temps plein à l’université et j’enseignais, c’était un peu trop intense. Mais je savais que c’était pour un temps limité, et je n’aurais pas fait une semaine de plus. Après La Voix, j’ai fait de l’insomnie complète pendant plusieurs jours, j’étais en grosse panique. Mon corps m’a complètement lâché, mais je savais que ça allait se calmer par la suite. Quand il y a un coup à donner, je suis capable de le faire, surtout si je sais qu’il va y avoir une période plus relax par la suite.
3 J’étais très occupée à l’adolescence
L’adolescence a été une belle période pour moi, mais j’étais très occupée. Je participais au spectacle de mes parents durant l’été et je faisais beaucoup d’auditions en même temps. À ce moment-là, j’habitais au Nouveau-Brunswick et je devais faire six heures de route pour venir à Montréal. Comme je faisais souvent le trajet, je devais manquer l’école. C’était très stressant, mais en même temps, très formateur. Avec le recul, je constate que c’était une adolescence remplie de stress. Je n’étais pas forcément compétitive, mais je voulais être la meilleure dans tout. C’est moi qui ai remporté la médaille du lieutenant-gouverneur général à mon école, c’est moi qui avais les meilleures moyennes. Je faisais partie de l’équipe de volley-ball, je faisais de l’athlétisme de façon compétitive et je jouais du piano classique. En même temps, j’avais des auditions en tant que comédienne et je jouais dans le spectacle de mes parents. J’avais beaucoup d’activités anxiogènes, mais tout a changé lorsque je suis partie étudier à Montréal. Tout ça m’a inculqué une rigueur au travail, un côté perfectionniste qui me sert encore aujourd'hui. Ça m’a aussi donné beaucoup d’expérience de vie.
4 J’ai travaillé dans un hôpital
J’ai eu plusieurs emplois dans le milieu de la musique comme enseignante de piano et de chant, mais j’ai aussi travaillé dans un hôpital pendant la covid. À ce moment-là, je finissais mon cégep et je n’avais rien à faire. J'avais 20 ans, j'étais en forme et je trouvais un peu étrange que plein de personnes se démènent pour aider la société alors que moi, je ruminais, seule dans mon appartement, parce que je ne pouvais plus rien faire. Je me suis donc inscrite pour être aide de service, qui est comme une sorte de préposée aux bénéficiaires. Durant tout un été, j’ai travaillé à l’hôpital Santa Cabrini, à Montréal. Je m’occupais des patients qui étaient atteints de démence ou d'alzheimer. J’ai beaucoup aimé ça, c’était très enrichissant. Mais c’était difficile sur le plan émotionnel, au point où j’ai dû partir. Quand ça fait longtemps que tu fais ce métier, tu te crées une barrière mentale face aux patients. Dans mon cas, il y a eu une histoire avec un patient dont je m’occupais et que j’aimais beaucoup: un jour où je n’étais pas là, il est tombé, il a fait une hémorragie cérébrale et il est mort la semaine d’après. Cet événement m’a pas mal affectée. Je m’attachais trop aux patients. Il y en avait un autre dont la femme m’aimait beaucoup, elle m’apportait tout le temps des biscuits. J’étais un peu trop sensible pour ce travail.
5 Je suis en couple depuis quatre ans
Je suis avec mon copain, Léo, depuis quatre ans, et c’est vraiment bien. Je porte un beau regard doux sur notre amour. Plus jeune, j’ai aussi eu une belle relation de quatre ans. J’adore encore mon ex, c’est un gars incroyable, mais la relation me tirait beaucoup de jus. Avec mon chum actuel, c’est extrêmement sain, il me facilite la vie. Je suis bien avec lui. Tous les matins, quand je me réveille, je suis contente. Chaque soir, quand on se couche, je suis contente. C’est mon petit réconfort. Je me considère chanceuse en amour, je suis heureuse avec mon chum, mais je pense que c’est un travail. Quand ça devient routinier, on se tient parfois un peu pour acquis. Mais l’amour s’entretient, et le respect que l’on a l’un pour l’autre s’entretient aussi. En plus, on partage l’amour de la musique, puisqu’il est batteur jazz. On étudie ensemble au cégep, c’est comme ça qu’on s’est rencontré. Il joue maintenant dans mon groupe quand je fais des spectacles. C’est le fun qu’on puisse vivre ça ensemble.
6 J’aime faire des road trips
Plus jeune, je n’ai pas beaucoup voyagé, hormis une tournée en France avec le spectacle de mes parents. Mais les vacances que je préfère, c’est lorsque je pars en road trip avec mon chum. Sa famille vient de la Gaspésie, et j'aime quand on part là-bas en voiture, ou qu’on fait le tour du Nouveau-Brunswick. Il y a aussi un endroit reposant que j’aime beaucoup, l’Auberge Estonia, qui est située à Rawdon. On l’a découverte l’année dernière. C’est un véritable havre de paix, avec un petit chalet au fond du bois. À 10 minutes à pied, il y a un spa et un sauna. C’est calme, on est entouré d’arbres, c’est vraiment paisible. Même pour une journée ou deux, c’est parfait pour se ressourcer. C’est un endroit incroyable où on veut retourner prochainement.
7 J'ai une personnalité anxieuse
Je peux devenir anxieuse facilement, et quand je le deviens, je ne dors plus et je peux perdre 15 lb en trois semaines. J’essaie de me gérer en ayant une routine. Quand j’ai eu une journée intense, j’arrête tout en revenant à la maison, je me fais à manger, je prends un verre avec mon chum et je flatte mes chats. Ça m’apaise. Mais comme l’anxiété affecte beaucoup mon corps, j’essaie de prévenir le plus possible. En étant sensible aux éléments déclencheurs, je sais comment faire pour ne pas tomber, même si je rechute parfois. Contrairement à beaucoup de gens qui ne voient pas les crises venir, je sais comment les prévenir. Je me gère en éliminant des trucs et en faisant des choses qui m’apaisent.