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L'article provient de TVA Sports
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Martin St-Louis rattrapé par les dégelées trop récurrentes?

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-12-18T23:10:00Z
2025-12-18T23:11:29Z
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Le vent de fraicheur incarné par Martin St-Louis lors de sa nomination, en février 2022, résiste toujours, mais pour combien de temps? 

Charismatique, Martin parle au monde et ses déclarations imagées lui sont d’un secours précieux au niveau des relations publiques.

Le discours est franc et humain, lorsque de nulle part, il prend le blâme d’une situation ou explique qu’il peut et doit être meilleur derrière le banc. Le public est ému devant la vulnérabilité de l’homme le plus en vue du Québec...

Toutefois, Martin demeure chargé du maintien de l’indice de bonheur des Québécois. Quand le Canadien va bien, le peuple a moins envie de chialer contre les taxes et impôts, il attend moins «grogneux» pendant des heures, voire des jours aux urgences.

Martin a bénéficié de l’aura dont tous les coachs nommés chez le Canadien bénéficient. Son amabilité lui permet de continuer de «surfer» sur cette «aura»... du moins pour le moment.

Tôt ou tard, et c’est déjà commencé au rayon des plus vindicatifs, on questionnera les capacités du coach à conduire les glorieux au port des champions.

Le CH encaisse cette saison une quantité plutôt affolante de volées. La moitié des revers du club l’ont été par au moins trois buts. Lors de cinq des 16 défaites, l’équipe a marqué au moins quatre buts de moins que son assaillant.

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À trois reprises, l’écart fut d’au moins cinq buts, dont une fois de sept lors de la dégelée de 7-0 le 13 novembre en plein Centre Bell face aux Stars de Dallas. Le CH a un dossier de 7-10-1 à domicile. Dire que le Centre Bell n’est pas une forteresse est un euphémisme. Les trois quarts des fessées infligées au CH, soit six sur huit, le furent devant les fidèles partisans du club.

Invariablement, tout cela finit par rattraper un coach. Heureusement, Martin peut compter sur de jeunes talents spectaculaires.

L’équipe peut se faire pelleter 5 à 2, si Lane Hutson amorce une percée, que Nick Suzuki flaire la bonne occasion et que Cole Caufield ou Ivan Demidov complète en scorant... le monde va quitter le temple déçu, mais va rapidement se consoler en se repassant dans la tête et le cœur le but spectaculaire auquel ils ont assisté.

Martin a le luxe de compter sur un groupe de cinq joueurs vedettes, ce dont aucun de ses prédécesseurs n’a pu jouir depuis plus d’un quart de siècle.

Mardi, les Flyers de Philadelphie ont offert une clinique de hockey au CH. Une autre, devrais-je dire. Rick Tocchet dirige les oranges en étant conscient de ce qu’il a sous la main, c’est-à-dire une équipe moins talentueuse que celle du Canadien.

Son approche est aussi méthodique que respectueuse des règles d’art du hockey de la Ligue nationale. Celui qui se joue quand ça compte vraiment.

Mardi soir, on avait, d’un côté, 20 individus dirigés par un gars qui veut que chacun d’eux atteigne son plafond individuel.

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De l’autre, il y avait 20 individus dirigés collectivement par un gars qui veut composer la recette d’une équipe qui va surprendre en se classant pour les éliminatoires.

Martin St-Louis fabrique des gagnants de trophées individuels. Rick Tocchet fabrique des gars qui, mis ensemble, veulent gagner la Coupe Stanley. La nuance est mince, mais palpable.

Cruciale, en fait.

En clair, on voit beaucoup trop Adam Nicholas et pas assez Martin St-Louis dans les images tirées des séances d’entrainement de l’équipe.

Le Canadien est dirigé par des universitaires issus des rangs collégiaux américains. Ceux-ci aiment beaucoup la jeunesse, surtout celle qui a été formée par des institutions chez nos voisins du sud. Une jeunesse qu’ils peuvent développer à leur main, sans recevoir trop de contestations.

Cette direction me donne l’impression de vouloir marquer le pas de son règne à la tête du Canadien. Que de partout dans le circuit Bettman, on dise un jour qu’il y a eu un avant et un après «Gorton, Hughes, St-Louis & associates».

On doit sans doute ce constat à leur confiance débordante, ce qui n’est pas un défaut... sauf si cette confiance est encore plus débordante de la part du grand patron qui leur signe un chèque en blanc sans demander de reddition de comptes.

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