Projets de pipeline: «Si une province ne veut pas, c’est impossible», dit Mark Carney

Raphaël Pirro
La construction d’un pipeline ou de quelque autre projet d’infrastructure majeur n’ira pas de l’avant sans un consensus des provinces impliquées, a assuré vendredi le premier ministre Mark Carney.
«Il faut [qu’il y ait] un consensus de toutes les provinces et [des] peuples autochtones», un consensus auquel il faudra travailler, a-t-il souligné hier en présentant un projet de loi visant à bâtir plus rapidement de grands projets.
«Et si une province ne veut pas, c’est impossible. Ce n’est pas le choix du gouvernement fédéral.»
• À lire aussi: Pourquoi on parle autant de pipelines au Canada
• À lire aussi: Rencontre de Saskatoon: François Legault séduit par Carney
• À lire aussi: Tout tracé de pipeline «devra être approuvé par le gouvernement du Québec», dit Legault
Contrer Trump
Le premier ministre François Legault avait déjà mis en garde que «tout tracé de pipeline passant par le Québec devra[it] être approuvé par le gouvernement du Québec».
Le projet de loi du gouvernement libéral contient deux grands volets: le premier sur la fin de certaines barrières interprovinciales en bâtissant «une économie plutôt que 13», et le second sur la construction de grands projets d’infrastructure.
Le premier ministre Carney soutient que ce virage est nécessaire afin de se prémunir contre les conséquences de la guerre commerciale avec les États-Unis de Donald Trump.
Pour Ottawa, «l’objectif ultime est d’offrir de la certitude aux promoteurs de grands projets comme des pipelines, mais aussi de mines, de centrales nucléaires, d’autoroutes, de ports, d’aéroports ou de chemins de fer».
Le premier ministre Carney soutient que les projets qui seront retenus par Ottawa comme étant «d’intérêt national» seraient approuvés en deux ans.
Le projet de loi libéral ne fait toutefois pas mention d’un échéancier précis pour les approbations.
Des pas de bébé
Les conservateurs se sont réjouis des mesures annoncées, mais dénoncent le droit de veto des provinces.
«Comment est-ce que les investisseurs vont avoir confiance d’investir des milliards de dollars pour bâtir des pipelines dont on a besoin pour contourner les Américains? s’est interrogé le chef Pierre Poilievre.
On avait besoin de grandes étapes, on a juste des petits pas de bébés.»
Moins de barrières
Les libéraux souhaitent aussi s’attaquer aux barrières réglementaires entre les provinces, qui coûtent des milliards à l’économie canadienne, selon Ottawa.
Par exemple, une machine à laver qui répond aux normes provinciales d’efficacité énergétique serait reconnue par Ottawa et pourrait donc être vendue dans une autre province.