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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Mark Carney, premier ministre choisi par les barons libéraux

Photo AFP
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-03-11T15:30:00Z
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D’ici la fin de la semaine, Mark Carney succédera officiellement à Justin Trudeau comme premier ministre du Canada. 

Je voudrais bien dire qu’il y parviendra après avoir mené une rude bataille pour la chefferie libérale, mais ce serait faux, dans la mesure où il a été choisi par les barons rouges du PLC, qui confirment ici leur puissance politique.

Nous avons été témoins d’une opération de communication publique relevant tout simplement de la propagande.

Mark Carney, qui était depuis des années un compagnon de route du PLC, qui était solidaire de ses grandes orientations, quand il ne les inspirait pas, et qui était le dauphin désigné de Justin Trudeau, nous est présenté comme un produit neuf, n’ayant rien à voir avec son gouvernement.

PLC

À trop tordre les faits, on en vient à mentir ouvertement, à produire des fake news, comme on dit aujourd’hui, à désinformer consciemment, si on préfère.

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Il ne suffit pas de ripoliner la façade d’un parti au pouvoir depuis une décennie pour en faire un parti neuf, avec un nouvel élan. Plusieurs notent que Carney, pour donner l’illusion du renouveau, a siphonné en partie le programme du Parti conservateur du Canada.

Cela nous rappelle une chose: le PLC, pour se maintenir au pouvoir, est prêt à dire et faire une chose et son contraire.

Le PLC n’est pas qu’un parti: c’est l’expression politique de la technostructure canadienne, qui considère le Canada comme son bien personnel et, j’ajouterais, qui voit le Québec comme sa colonie intérieure.

Quant aux conservateurs, ils ont dans la vie politique canadienne une fonction bien précise: ils sont là pour donner l’illusion d’une alternance possible.

De temps en temps, ils gagnent une élection, évidemment, mais ils sont traités par la technostructure comme un corps étranger.

Autrement dit, même quand les conservateurs sont au pouvoir à Ottawa, ils ont contre eux la Cour suprême, la haute fonction publique, la radiotélévision fédérale et l’université.

Disons-le encore autrement: quand les libéraux perdent les élections, ils ne perdent pas pour autant le pouvoir, qu’ils continuent d’exercer indirectement, et travaillent par ailleurs à modifier le corps électoral à leur avantage par l’immigration massive, qui vote généralement au Canada pour les partis de gauche.

Démocratie

C’est pour cela que Pierre Poilievre est considéré avec une grande méfiance. Il s’est donné pour mission de déconstruire en partie la technostructure libérale canadienne et de remettre en question cette élite si suffisante, et qui a conduit le Canada au désastre. On le traite comme un ennemi public.

De même, les indépendantistes québécois, lorsqu’ils sont sérieux, sont la cible d’une campagne de diffamation permanente, comme on le voit avec PSPP.

Chose certaine, si Mark Carney sera légalement nommé premier ministre, il n’a aucune légitimité démocratique.

Le déclenchement d’élections fédérales est non seulement nécessaire, mais urgent. Ceux qui voudraient reporter cette échéance, quelle que soit la raison qu’ils donneront, piétineront la démocratie.

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