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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Mark Carney, le banquier dépensier

Le PLC évite de faire des choix pour ne déplaire à personne

Photo THE CANADIEN PRESS
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Photo portrait de Emmanuelle Latraverse

Emmanuelle Latraverse

2025-04-22T04:00:00Z
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Depuis qu’il a pris la tête du Parti libéral, Mark Carney s’est évertué à répéter qu’il n’est pas Justin Trudeau.

Son statut de banquier superstar en était la preuve. Il allait se concentrer sur l’économie. À lui seul, Mark Carney incarnait le changement que réclame l’électorat.

Tout ça tenait la route, jusqu’au matin où il a dévoilé son cadre financier.

Non seulement est-il encore plus dépensier que Justin Trudeau, il souffre du même syndrome centralisateur.

Crise

Oublions l’équilibre budgétaire. Au pays de Mark Carney, ce concept ne tient plus.

Il s’agit d’équilibrer les frais de «fonctionnement». Tout le reste, ce ne sont pas des dépenses, mais des investissements.

Face à l’ampleur de la crise Trump, la montagne de défis qui attendent le Canada pour réinventer son économie, ça se défendrait, si c’était circonscrit. Bâtir des infrastructures stratégiques, investir dans la Défense nationale, stimuler la productivité, nos exportations, on s’entend, ça urge.

Mais là où le bât blesse, c’est que Mark Carney n’a pas su sevrer le Parti libéral de sa dépendance au saupoudrage.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Pour tout le monde

Son cadre financier compte plus de 100 postes de dépenses différentes.

Un fonds pour les femmes entrepreneures, augmenter le salaire des éducatrices en garderie, un crédit d’impôt pour les préposés aux bénéficiaires, financer les rénovations domiciliaires, tout y est. Même un billet de train gratuit pour les enfants cet été. Surtout, le réflexe libéral est bien vivant.

Vivement les deux mains dans les compétences des provinces.

Il faut voir son plan de plus de 6 G$ pour la santé. Il prévoit financer la construction de cliniques, la formation de médecins supplémentaires, l’accès aux soins de santé mentale, même un cycle de fécondation in vitro. Il envisage en plus un dossier médical numérique d’un océan à l’autre.

En cédant ainsi aux vieux réflexes du gouvernement Trudeau, Mark Carney mine sa propre marque de commerce. Le grand recentrage du Parti libéral est relégué aux oubliettes.

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