Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Mark Carney confronté au problème Trump

Partager
Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2025-05-05T15:30:00Z
Partager

Chef depuis quelques semaines et fraîchement élu premier ministre, Mark Carney peut remercier le président américain pour une entrée politique réussie.

S’il est incontestable que les menaces et les tarifs de Donald Trump ont grandement influencé la dernière campagne fédérale, être perçu comme celui qui peut freiner ses ardeurs s’accompagne d’une obligation de résultat.

À la toute fin de la campagne, on a senti que le parti conservateur remontait la pente. Les résultats de la semaine dernière le montrent bien. Mark Carney et ses stratèges l’ont assurément remarqué eux aussi.

Le premier ministre dirige un gouvernement minoritaire sur lequel plane la menace d’une victoire conservatrice s’il devait échouer à tirer son épingle du jeu.

Nous aurons très bientôt des indicateurs de performance à analyser puisque Mark Carney rencontrera le président américain à Washington mardi, puis en juillet en Alberta.

Écoutez la rencontre avec Luc Laliberté au balado de Richard Martineau, en direct dès 15 h 00 au 99,5 FM ou en format balado via la plateforme QUB :

Publicité

Ne pas être Trudeau ne suffit plus

N’importe quel observateur le moindrement avisé avait noté que le président américain n’appréciait guère Justin Trudeau. Déjà, Mark Carney fait mieux, le président américain l’ayant appuyé, soulignant que c’est le candidat qui le détestait le moins qui l’avait emporté.

Si personne ne s’attend à une «bromance» à la Mulroney-Reagan ou à la Trudeau-Obama, le premier ministre canadien devra faire mieux qu’une invitation au roi Charles III pour impressionner son vis-à-vis.

Même s’il ne semble pas y avoir d’antipathie entre les deux hommes, le président américain est revenu ce week-end sur ses velléités de contrôler le Canada, son 51e État, n’excluant pas totalement l’idée de recourir à la force pour y parvenir.

Mark Carney a haussé le ton le soir de sa victoire et il sera intéressant de voir comment il jouera ses cartes face à un président qui accorde beaucoup d’importance aux flatteries que lui servent ses invités.

Le premier ministre canadien s’inspirera assurément plus du style Macron que du style Zelensky.

Le ton de cette première rencontre sera particulièrement important si on considère que la renégociation de l’accord de libre-échange approche et que Trump est en poste jusqu’en 2028.

Espoir à l’horizon

Je suis déjà curieux de connaître l’issue de ce premier tête-à-tête entre les deux hommes. On pourrait avoir l’impression que tout les oppose dans le ton et la substance, mais ils ont au moins deux choses en commun: ils ne sont pas issus du monde politique et ils ne sont pas reconnus pour leur grande patience.

Je peux bien sûr me tromper, mais j’ai espoir que la relation entre les deux hommes sera fructueuse.

Sans être exagérément optimiste, je mise sur le fait que, malgré ses bravades et ses vociférations, le président américain est sensible à divers volets de nos relations commerciales et qu’il a reculé depuis ses premières menaces.

Je ne m’attends pas à une victoire canadienne face au président américain, mais si Mark Carney parvient à maintenir la cohésion canadienne, nous éviterons le pire.

Publicité
Publicité