Spectacles interdits: Mario Pelchat est inquiet pour l’avenir de son vignoble

Dans l’interdiction de faire des soupers-spectacles à son vignoble, Mario Pelchat s’est tourné vers un plan B de dernière minute: présenter des «soupers commentés» avec sa femme. La solution de rechange n’a toutefois pas eu les effets escomptés. «Je m’attendais à ce que plus de gens viennent nous voir. Il y en a beaucoup qui pensaient qu’on était fermés», regrette le chanteur.

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Au lieu de faire ses 45 spectacles prévus dans sa salle de 250 places du Domaine Pelchat Lemaître-Auger dans les derniers mois, Mario Pelchat a organisé 30 soupers commentés où il n’avait pas le droit de chanter selon une ordonnance de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

Le public a répondu à l’appel, mais en moins grand nombre que prévu. «Il y avait parfois 50, parfois 60 personnes, dit-il. Il y a quelques soirs où il y a eu entre 80 et 100 personnes, mais on n’a jamais dépassé ça. C’est évident que les revenus ne sont pas les mêmes.»

Les commentaires que le chanteur a reçus de ces événements ont par contre été très positifs. «Je ne pensais pas que ça allait plaire à ce point-là, admet-il. Beaucoup de couples ont été très touchés par notre histoire, à Claire et moi, et ils nous ont dit qu’on devrait refaire ça.»

20 000 bouteilles

Devant l’annulation des spectacles au vignoble, Mario Pelchat a dû rembourser les quelque 9000 billets qu’il avait vendus. «Mais la compagnie de billetterie a gardé des frais de vente de 5$ par billet. On parle de près de 50 000$ que j’ai perdus.»

Le chanteur est aussi pris avec une quantité« épouvantable» de vin invendu, il estime avoir encore 20 000 bouteilles, qu’il aurait normalement réussi à écouler en tenant ses spectacles. «Ce sont des revenus qui dorment. Nous n’avons pas le droit d’aller à la SAQ. Je ne sais pas ce que je vais faire. On ne peut pas toutes les boire!» dit-il.

«Je trouve ça long»

Afin de ne pas revivre cette situation l’an prochain, Mario Pelchat a fait une nouvelle demande d’autorisation de présenter des spectacles auprès de la CPTAQ. «On l’a déposée en juin. On est en novembre et je n’ai pas de réponse, mentionne-t-il. Je trouve ça long. Ça m’inquiète pour la saison prochaine et les saisons à venir.»

Si jamais le chanteur ne recevait pas l’autorisation de la CPTAQ, est-ce que son vignoble pourrait devoir fermer ses portes? «Ce n’est pas mon intention de fermer, dit-il. Mais c’est sûr que ça rendrait la santé financière de l’entreprise précaire.»

Stress et anxiété

Le chanteur précise avoir présentement des taxes municipales à Saint-Joseph-du-Lac en fonction de l’aspect commercial de son entreprise. «J’ai des taxes à payer pour une salle de spectacle. Mais je n’ai pas le droit de l’opérer. C’est complètement ridicule!»

Parce que toute cette situation lui a causé beaucoup de stress et d’anxiété, Mario Pelchat a failli annuler les spectacles prévus à son calendrier cet automne un peu partout au Québec. «J’avais peur d’entreprendre les spectacles, parce que j’avais beaucoup de misère à respirer. Mais j’ai pris la décision de faire face à la musique.»