Mario Cecchini n’avait pas pensé au poste de commissaire de la LHJMQ
Ses dernières semaines avec les Alouettes n’ont pas été de tout repos


Mathieu Boulay
L’opportunité de devenir commissaire de la LHJMQ est arrivée un peu par hasard dans la vie de Mario Cecchini.
Tout a commencé le 23 décembre dernier. Il n’y avait pas d’électricité dans sa maison, en raison des conditions météorologiques exécrables.
Son cellulaire sonne. Au bout du fil, un de ses amis de longue date. Durant l’appel de 45 minutes, ce dernier lui parle des rouages de la LHJMQ.
«Le 19 décembre, j’apprends que mon contrat n’est pas renouvelé comme président des Alouettes, a expliqué Mario Cecchini.
«Puis, j’ai cette conversation avec mon ami qui me dit que j’aurais les qualités nécessaires pour remplacer Gilles Courteau qui allait quitter ses fonctions la saison prochaine. Ma famille était d’accord avec lui et l’idée a commencé à germer dans mon esprit.»
Des critères précis
Pour l’embauche de leur nouveau commissaire, les gouverneurs de la LHJMQ avaient une liste exhaustive de critères.
Quand on en prend connaissance, Cecchini coche plusieurs cases, même s’il n’a jamais eu d’emploi dans le monde du hockey.
«On voulait une personne avec un leadership collaboratif. La connaissance spécifique du hockey n’était pas un prérequis», a souligné le président de l’assemblée des membres, Richard Létourneau.
«C’est un peu l’histoire de mes mandats, a ajouté Cecchini. J’ai déjà été dans ce type de situation alors que j’ai dû déménager à Toronto pour occuper un poste de président chez Corus Radio en 1997.
«J’étais le Québécois qui débarquait et qui ne connaissait pas le marché. C’était pareil au football avec les Alouettes.
«Ça ne m’effraye pas de ne pas être quelqu’un qui provient du monde du hockey. C’est une bonne chose parce que tu n’es pas “contaminé’’ par le discours normal. Tu as droit à une innocence et de poser n’importe quelle question.»
Mission sauvetage
Après quelques entrevues, il est le candidat choisi par le bureau des gouverneurs. Il a reçu la confirmation le 1er mars. Il est animé par un certain soulagement et on peut très bien le comprendre.
Durant le processus de sélection, il était en mission sauvetage avec les Alouettes comme président. Une situation qui était loin d’être évidente.
Remercié cavalièrement par le propriétaire Gary Stern et les responsables de la succession de Sid Spiegel en décembre, Cecchini a été réembauché en catastrophe par la LCF quelques semaines plus tard.
«Il fallait gérer l’équipe. La Ligue m’a demandé de les aider sans être payé, a confirmé le nouveau commissaire de la LHJMQ. C’était évident qu’on aurait besoin de nouveaux propriétaires.
«Je suis revenu pour Danny Maciocia et pour tous les autres employés. Les partisans aussi.»
Des courriels sans réponses
Cecchini pèse ses mots quand il parle des anciens propriétaires. Toutefois, à la lumière de ses propos, on comprend rapidement que les Alouettes battaient de l’aile.
Du jour au lendemain, Stern et les avocats de la succession de Sid Spiegel ont arrêté de répondre aux demandes des employés des Alouettes et de la LCF. Par exemple, plus de 150 courriels du département des finances sont demeurés sans réponses.
Ce bordel a placé le directeur général Danny Maciocia dans une situation délicate à quelques heures de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. On connaît la suite de l’histoire.
Quelques jours après avoir obtenu son boulot à la LHJMQ, Pierre Karl Péladeau a mis la touche finale à l’achat de l’équipe. D’ailleurs, ce dernier a reconnu le travail de Cecchini lors de son allocution de la semaine dernière.
Avec les Alouettes, Cecchini aura eu son lot d’embûches avec la pandémie et l’incertitude avec les propriétaires. Il en aura aussi comme commissaire de la LHJMQ.
Encore une fois, il aura des comptes à rendre à des propriétaires, tout en étant jugé par l’atteinte de ses objectifs.