Marchand «se donne en spectacle» sur l’itinérance, déplore Villeneuve


Taïeb Moalla
À trois jours d’un sommet sur l’itinérance qui aura lieu vendredi à Québec, le chef de l’opposition municipale, Claude Villeneuve, estime que le maire Marchand «utilise particulièrement ce dossier-là pour se donner en spectacle».
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C’est ce que le chef de Québec d’abord a déploré mardi midi en entrevue avec Le Journal.
«Je suis dégoûté par cette façon-là que Bruno Marchand a de ramener à lui le problème de l’itinérance. L’itinérance, c’est pas les maires et les mairesses qui en sont victimes. C’est le monde qui vit cette situation-là», a tonné M. Villeneuve.
Ce dernier faisait référence à une déclaration du maire prononcée la semaine dernière à Montréal. Évoquant l’épuisement des édiles municipaux, qui doivent s’occuper d’enjeux qui relèvent théoriquement du palier provincial, M. Marchand a mentionné que les maires «ont l’impression d’être seuls au combat» et a évoqué le risque de voir des maires être «tués» par toute cette fatigue.
«Les gens qui sont à risque de mourir à cause de l’itinérance, ce ne sont pas les maires et les mairesses. C’est les itinérants», a réitéré le chef Québec d’abord.
Invité à réagir, le maire Marchand a dit «avoir envie de travailler avec les forces vives qui ont envie de construire la Ville. [...] L’opposition n’en fait pas partie».
Le sommet de vendredi
Rappelant que son parti en avait fait une proposition formelle, M. Villeneuve s’est félicité de la tenue du sommet de vendredi qui sera présidé par le maire Marchand et qui sera organisé sous l’égide de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
«On est contents d’accueillir ça à Québec. J’invite Bruno Marchand à garder la discussion sur l’enjeu, sur les gens en situation d’itinérance sur les gens qui les aident plutôt que sur sa personne», a signalé Claude Villeneuve.
D’après lui, «le maire transforme ça en un enjeu politique pour les élus. L’enjeu de l’itinérance, c’est du monde qui vivent [sic] sans le minimum nécessaire. Quand je pense à l’itinérance, je ne m’indigne pas du sort des élus qui sont pognés pour s’en occuper, mais je m’indigne [du sort] des gens qui sont pognés à accoucher dans le bois».
Pas de demandes budgétaires
En prévision du sommet de vendredi, le maire Marchand a dit s’attendre à avoir les chiffres actualisés de l’itinérance et à obtenir un engagement formel du gouvernement du Québec quant à une cible de réduction. Il a dit que les Municipalités devraient chiffrer ce que l’itinérance leur coûte, mais qu’il ne sera pas question de faire des demandes monétaires précises au gouvernement. «Le but n’est pas de dire “donnez de l’argent aux villes”. L’enjeu ici n’est pas de dire “donnez-nous 50 millions et on va le faire”. On n’a pas la responsabilité [de l’itinérance] », a-t-il insisté.
Mardi après-midi, en point de presse, la Ville de Québec a par ailleurs énuméré ce qu’elle fait en matière d’itinérance et de cohésion sociale. Parmi les nouveautés, notons le fait que la Municipalité soit devenue locataire principale du sous-sol de l’église Saint-Roch pour les dix prochaines années. Cela permettra « d’ajouter à l’offre de services pour les lieux de répit », a-t-on expliqué.
Cette année, la Ville prévoit également 396 mises en chantier de logements abordables, un chiffre qui n’est pas suffisant de l’aveu même du maire.
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