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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Marchand invite l’opposition à se regarder dans le miroir pour sa défaite électorale

JOEL LEMAY / AGENCE QMI
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Photo portrait de Jean-Luc Lavallée

Jean-Luc Lavallée

2022-11-08T00:30:16Z
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Le maire de Québec rejette l’analyse de l’opposition qui l’accuse d’avoir remporté l’élection de justesse, il y a un an, grâce à des promesses irréalistes sur le tramway. Il invite plutôt le camp adverse, qui a «échappé le ballon», à se regarder dans le miroir.  

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Un an, jour pour jour, après la soirée électorale rocambolesque qui a permis à Bruno Marchand d’accéder à la mairie, la déconfiture d’Équipe Marie-Josée Savard – coiffée au fil d’arrivée par moins de 750 voix – continue d’alimenter les discussions à l’hôtel de ville. 

À l’heure des bilans, celui qui a succédé à Mme Savard à la tête du principal parti d’opposition, Claude Villeneuve, avançait dans nos pages ce week-end que Bruno Marchand n’aurait probablement jamais été élu s’il n’avait pas courtisé à la fois des protramways et des antitramways en promettant des améliorations qu’il n’a pas pu livrer. 

Selon Claude Villeneuve, M. Marchand a été «cynique» puisqu’il savait ou aurait dû savoir, selon lui, que certains engagements ne tenaient pas la route, notamment sur les fils aériens ou encore le retrait de la dalle de béton. 

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Une «écumoire d’amertume» 

«Moi, je l’inviterais plutôt à regarder pourquoi il a vraiment perdu. Ils étaient confortablement en avance, ils ont échappé le ballon... Je l’ai repris, le ballon. Ceci étant dit, on soutient un projet qu’eux autres soutenaient et en ce sens-là, on avance. Il y a huit promesses sur dix qu’on va réaliser», a répliqué Bruno Marchand en point de presse, lundi, avant la séance du conseil. 

«Qu’on parle des améliorations du tramway, c’est une chose. Qu’on dise que la campagne a été gagnée à cause de ça puis qu’on en fasse une écumoire d’amertume, je pense qu’il y a une limite à ne pas dépasser. Quand on perd et qu’on fait l’analyse, on ne peut pas juste dire que c’est de la faute des autres. On se regarde puis on se dit: "Pourquoi on a perdu?"», a-t-il ajouté. 

Villeneuve en remet 

«Moi, je n’ai pas échappé le ballon. Moi, j’ai été élu au conseil municipal [comme conseiller]», a rétorqué M. Villeneuve en fin d’après-midi, rappelant qu’il n’était pas candidat à la mairie à la dernière campagne et refusant de jouer au «gérant d’estrade» quant à la performance de son ancienne cheffe. 

«Je maintiens que j’en connais, moi, des gens qui ont voté pur Bruno Marchand en s’attendant à des changements significatifs au projet de tramway», a-t-il réitéré, accusant par ailleurs le maire de s’octroyer, à tort, une note de 8 sur 10 pour ses promesses sur le tramway, en calculant que son engagement sur la réduction d’abattage d’arbres va se concrétiser 

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«Il ne sauve pas un seul arbre! On ne sait même pas encore si on a de la place pour planter 20 arbres [pour chaque arbre abattu]. Quand Bruno Marchand dit que c’est un engagement réalisé, ce n’est même pas proche», a martelé M. Villeneuve, concédant qu’il avait désormais un ton plus «incisif» envers le maire depuis quelques mois. 

Les frictions entre les deux politiciens crèvent les yeux depuis que la seule élue de Québec d’abord, Véronique Dallaire, a perdu son siège de membre associée au comité exécutif. 

M. Marchand répète qu’il croit toujours à son leitmotiv de «faire de la politique autrement», mais, à l’évidence, la collaboration est de plus en plus difficile avec son opposant. «J’ai deux choix: Ou je me laisse manger la laine sur le dos comme un agneau ou, de temps en temps, je rétablis les faits. C’est ce que j’essaie de faire.» 

Taux de satisfaction 

Interrogé, par ailleurs, sur le taux de satisfaction de 67% à son égard, dans un sondage Léger publié dans nos pages, le maire Marchand a joué la carte de l’humilité lundi, même s’il atteint un score comparable à celui de son prédécesseur Régis Labeaume.

«Je me sens chanceux et privilégié d’avoir cette confiance-là des citoyens. Je veux la traiter avec une profonde humilité», a-t-il réagi. 

Claude Villeneuve, qui recueille un taux de satisfaction nettement plus faible de 36%, a reconnu qu’il avait encore un déficit de notoriété à surmonter. Pas moins de 30% des répondants n’avaient pas d’opinion alors que 34% des répondants se sont dits insatisfaits de son travail depuis un an. 

«Je ne veux pas trop commenter les sondages... Notre équipe et moi gagnerions clairement à être davantage connus», a-t-il laissé tomber. 

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