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L'article provient de Le Journal de Québec

Marchand évoque un possible partenariat avec les Hurons pour les terrains de la Défense à Sainte-Foy

Le maire de Québec, Bruno Marchand, et le Grand Chef, Rémy Vincent.
Le maire de Québec, Bruno Marchand, et le Grand Chef, Rémy Vincent. Photo Jean-Luc Lavallée
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Photo portrait de Jean-Luc Lavallée

Jean-Luc Lavallée

2021-12-02T21:25:52Z
2021-12-02T21:40:18Z
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Le maire Bruno Marchand a évoqué, jeudi, un possible partenariat avec les Hurons-Wendats pour le développement des terrains de la Défense à Sainte-Foy, convoités à la fois par la Ville de Québec et par le Grand Chef Vincent.

Depuis bientôt trois ans, la Ville de Québec – sous l’impulsion de l’ex-maire Régis Labeaume – et la nation huronne-wendat se disputent les terrains excédentaires de la Défense, qui font plus de 11 hectares dans le secteur d’Hochelaga, derrière Laurier Québec.  

La rivalité était bien établie dans ce dossier spécifique entre M. Labeaume et l’ancien Grand Chef de Wendake, Konrad Sioui, même si les deux hommes se respectaient profondément.  

Régis Labeaume disait vouloir mettre la main sur ces terres stratégiques du fédéral pour aménager un nouveau secteur résidentiel, ce qui inclut aussi du logement social, et quelques commerces. Wendake, dont le territoire est enclavé au cœur de Québec, voulait essentiellement la même chose: offrir de nouveaux espaces de vie à ceux qui n’en ont pas sur la réserve.  

Photo Jean-Luc Lavallée
Photo Jean-Luc Lavallée

Fraîchement élu maire de Québec, Bruno Marchand a confirmé jeudi avoir la même position que son prédécesseur. «La position de la Ville ne change pas. On a toujours l’intérêt de développer un projet. On veut le faire avec un partenariat, mais ça ne peut pas se faire au détriment des boisés qui sont là et ça ne peut pas se faire au détriment de l’acceptabilité sociale», a-t-il déclaré en mêlée de presse sur l’heure du midi.  

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La décision revient au fédéral

S’il n’écarte pas qu’un litige persiste avec les Hurons sur cet enjeu, M. Marchand s’est empressé d’ajouter qu’«on peut aussi travailler ensemble». Il rappelle cependant que la décision appartient d’abord au gouvernement fédéral, propriétaire des terrains. Plusieurs autres groupes convoitent aussi ces espaces, dont les Innus de Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean.  

«Il n’y a pas de projet sur la table. Il y a des discussions, mais on n’a rien à annoncer. Le gouvernement fédéral doit d’abord décider à qui il cède les terrains, ensuite on va voir ce qu’on peut bâtir ou non avec la nation huronne-wendat. On est très ouverts», a-t-il ajouté. 

Une première rencontre officielle

Plus tôt dans la matinée, M. Marchand avait reçu à l’hôtel de ville le Grand Chef Rémy Vincent, qui a succédé à Konrad Sioui il y a plus d’un an. «La réunion s’est super bien passée ce matin, a raconté le maire de Québec. M. Vincent est hyper collaborateur, il y a une volonté commune.» 

Même réaction de la part de M. Vincent, qui a salué le début de cette nouvelle relation avec le maire de Québec. «On veut avoir des relations harmonieuses [...] On ne peut pas ne pas avoir de bonnes relations avec la Ville [de Québec]. On a des services communs, on partage des services sur tous les points donc c’est important de continuer d’avoir d’excellentes relations avec la Ville», a déclaré le Grand Chef.  

Quant aux terrains de la Défense, M. Vincent était un peu brouillon en mêlée de presse et semblait croire que la Ville de Québec avait cessé de les convoiter et se satisfaisait déjà d’une toute petite bande de 0,3 hectares, cédée pour l’élargissement d’Hochelaga. 

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De toute évidence, les deux hommes politiques n’avaient pas eu le temps d’aller au fond des choses dans ce dossier avant de rencontrer la presse. «On a juste effleuré le sujet. En fait, on est toujours dans le processus puis le travail se continue pour ces terrains-là mais il n’y a pas de décision rendue encore.» 

Selon nos informateurs, qui connaissent bien le dossier, il est peu probable qu’un dénouement survienne rapidement, sachant qu’il sera impossible de satisfaire tout le monde.  

«Bien que nous n’ayons pas encore pris de décision au sujet du dessaisissement du reste de la propriété, les discussions se poursuivent avec les groupes autochtones intéressés concernant les plans futurs possibles, nous a répondu la Défense Nationale par courriel. Nous sommes convaincus que ces discussions nous aideront à prendre une décision éclairée qui offrira le plus grand avantage à tous les membres de la collectivité.» 

Sur les 14 hectares disponibles à l’origine, la Défense a conservé une parcelle de terre de 2 hectares pour son nouveau manège militaire de Sainte-Foy, inauguré en 2018. Une autre portion (1 hectare) sera bientôt officiellement cédée au ministère de l’Éducation du Québec pour la construction d’une future école secondaire anglophone.  

Le boisé Saint-Denys, dont la superficie avoisine les 4 hectares, devrait également être préservé. Il reste donc environ 7 hectares à développer. Les anciens logements militaires qui s’y trouvaient antérieurement ont tous été démolis.  

– Avec la collaboration de Stéphanie Martin

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