Troisième lien: Marchand veut être entendu par la CAQ
Le maire de Québec souhaite «démontrer la préoccupation des citoyens»

Taïeb Moalla
Bruno Marchand a averti le gouvernement Legault que la voix de la Ville de Québec doit être entendue dans le débat sur le mégaprojet de troisième lien.
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« Notre rôle à nous c’est de défendre les citoyens de Québec. On va prendre tous les moyens qui sont nécessaires pour se faire entendre et pour démontrer la préoccupation des citoyens », a mentionné le maire de Québec, jeudi matin, en impromptu de presse.
Ce dernier a notamment cité l’enjeu des trémies (les sorties de tunnel) sur la Rive-Nord ainsi que celui de l’étalement urbain que le tunnel pourrait causer.
Tout en reconnaissant que le gouvernement Legault a la capacité d’aller de l’avant avec son projet de 3e lien sans son accord, M. Marchand a toutefois prévenu que « la voix de Québec [la municipalité] doit être entendue » et que le gouvernement « se compliquerait la vie » s’il ne tenait pas compte de son avis.
Mode de transport « lourd » souhaité
Bruno Marchand a par ailleurs répété, jeudi, son intérêt pour un mode de transport en commun « lourd » à l’intérieur du tunnel projeté.
« Que ce soit un métro ou un tramway, s’il y avait un lien de centre-ville à centre-ville, ça prend du transport collectif lourd qui permet de se déplacer rapidement, de façon fluide et avec une grande fréquence et un bon confort », a-t-il insisté.

De son côté, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a admis que l’accord de son homologue de Québec pour le 3e lien est « fortement souhaitable » pour que le projet puisse obtenir l’acceptabilité sociale.
La semaine dernière, sur les ondes du FM93, le ministre des Transports, François Bonnardel, a affirmé que son gouvernement irait de l’avant avec le mégaprojet, avec ou sans l’appui d’Ottawa et du maire de Québec.
« En parfaite harmonie »
D’autre part, et malgré leur désaccord tangible sur l’enjeu du 3e lien, les maires de Québec et de Lévis ont assuré, jeudi, être « en parfaite harmonie » pour améliorer le service de transport en commun pour les citoyens des deux rives.
Mercredi après-midi, les deux hommes ont d’ailleurs eu un tête-à-tête à propos de cet enjeu.

« Ce n’est pas parce qu’on a des visions différentes sur l’étalement urbain qu’on n’est pas capable de s’entendre et de discuter ensemble », a avancé le maire Marchand.
D’après lui, « ça coûte 140 $ par mois [144,25 $ en fait] présentement pour quelqu’un qui prend une passe d’autobus à Lévis et qui a besoin des autobus de Québec. C’est pas réaliste. Ça n’a pas de sens. Notre intérêt est de dire : “comment on fait pour réduire ça ?” »
Comme les discussions se poursuivent entre les deux parties, le maire de Québec n’a pas voulu dire quel serait le coût « raisonnable » pour un laissez-passer métropolitain.
—Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée
Ce qu’ils ont dit
« Ce n’est pas un souhait [la fusion des deux Sociétés de transport de Québec et de Lévis]. Ce sera peut-être la conséquence de plusieurs démarches fructueuses qui donneront des gains. »
—Bruno Marchand, maire de Québec.
« C’est la parfaite harmonie entre M. Marchand et moi. On n’a pas de problématique particulière. Il peut y avoir des approches différentes sur la vision de l’étalement urbain, mais, en réalité, il n’y a aucun conflit entre nous, au contraire. »
—Gilles Lehouillier, maire de Lévis