L’ancien astronaute et ministre Marc Garneau rend l’âme à 76 ans

Premier Canadien à avoir séjourné dans l’espace, permettant ainsi à des générations de rêver aux étoiles, l’astronaute et ancien ministre fédéral Marc Garneau a rendu l’âme mercredi des suites d’un cancer.

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«Marc a affronté ses derniers jours avec la même force, la même lucidité et la même grâce qui ont toujours caractérisé sa vie. Il est décédé paisiblement, entouré de l’amour de sa famille», a écrit sa conjointe, Pam Garneau, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Né à Québec en 1949, Marc Garneau a fait partie de la première cohorte d’astronautes canadiens et a été le premier au pays à se retrouver dans l’espace en 1984, à bord de la navette Challenger.

«C’est un pionnier qui a pavé la voie aux astronautes qui ont suivi, un héros canadien», a souligné l’astrophysicien Robert Lamontagne, qui l’a qualifié de «très intelligent, posé et calme».

Marc Garneau a poursuivi sa carrière spatiale en effectuant des missions pour la NASA en 1996 et en 2000. Il a cumulé plus de 650 heures dans l’espace, selon l’Agence spatiale canadienne (ASC), qu’il a d’ailleurs ensuite dirigée.

Lors de ses séjours dans l’espace, il a contribué à développer la Station spatiale internationale.

Ses collègues astronautes et lui ont ainsi été des «cobayes pour voir comment les humains réagissent pendant et après les missions», selon M. Lamontagne, chargé de cours à l’Université de Montréal.

«J’ai été vraiment choyé et privilégié de pouvoir faire des choses extraordinaires et franchement, ça paraît drôle de le dire, je suis un peu surpris», avait indiqué Marc Garneau en entrevue avec Le Journal, en novembre dernier.

Ministre libéral

Élu sous la bannière libérale dans une circonscription fédérale montréalaise en 2008, il a été ministre des Transports de 2015 à 2021, puis ministre des Affaires étrangères pendant quelques mois.

Il a perdu son poste au cabinet lors des élections fédérales de 2021, malgré sa réélection. Il a quitté la vie politique en 2023.

«J’ai toujours voulu n’avoir aucun regret à la fin de ma vie professionnelle. Alors ça voulait dire que dans ma vie, il fallait embrasser, jusqu’à un certain point, le risque d’échouer. [...] Parce que je ne voulais pas arriver à l’autre bout en me disant: "Mon Dieu, j’aurais dû faire ça!"» avait indiqué M. Garneau lors de la parution de son autobiographie Le plus extraordinaire des voyages.

Mercredi en fin de journée, la Chambre des communes a tenu une minute de silence pour honorer sa mémoire.

Hommages

«J'étais alors en admiration devant son service et son courage, et j'ai continué à l'être lorsque j'ai eu le privilège de servir à ses côtés au Parlement et au gouvernement», a indiqué sur X l'ancien premier ministre Justin Trudeau.

En entrevue au Bilan sur LCN, le ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne, a décrit son ancien collègue comme un «homme humble, très empathique, authentique».

«C’est tout le pays qui perd quelqu’un qui a su inspirer toute une génération, non seulement parce qu’il est né dans l’espace mais aussi par son service public, sa générosité, cette volonté de partager ses connaissances», a-t-il précisé.

Le député libéral Marc Miller a souligné sur X que «l’intelligence et la clarté d’esprit inégalées de Marc Garneau étaient magnifiques à admirer de près, sans parler de son sens de l’humour discret mais percutant».

Ingénieur de formation, Marc Garneau s’était joint à la marine canadienne en 1974. Il a reçu de nombreux honneurs au fil des décennies, dont la médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II, le Compagnon de l’Ordre du Canada et des doctorats honorifiques de plusieurs universités.

– Avec Samuel Roberge, Agence QMI