Un deuil pour les proches de Marc-André Fleury
Mylène Richard
Il n’était pas question pour des centaines de partisans de Marc-André Fleury de rater son possible dernier match à Montréal, jeudi soir. Plus de quatre autobus sont venus de sa région natale de Sorel-Tracy, sans compter ceux qui ont fait le trajet en auto.
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Même les fans du Canadien ont toujours su reconnaître la carrière remarquable du gardien du Wild du Minnesota. Fleury a été applaudi dès qu’il a posé un patin sur la glace du Centre Bell durant la période d’échauffement.
Les chandails numéro 29, que ce soient des Penguins de Pittsburgh, des Golden Knight de Vegas, du Wild ou même des Blackhawks de Chicago, étaient nombreux.
Et quand Fleury est apparu à l’écran géant à la fin de l’hymne national canadien, la foule a salué chaleureusement celui qui pourrait accrocher ses jambières au terme de la saison.
Puis, ce fut une longue ovation durant une pause publicitaire en troisième période alors que le Tricolore a présenté un vidéo rendant hommage à l’athlète de 40 ans.
«Il sait qu’il a une bonne base de partisans au Québec et il y a plusieurs fans du Canadien qui auraient aimé l’avoir avec le CH. Il aime ça jouer à Montréal. Ça le motive d’évoluer devant sa famille et ses amis», a raconté Vincent Brouillard, un ami de Flower depuis le secondaire.
«Ça nous fait pleurer chaque fois. On est rendu vieux, on est plus émotif!» a admis son cousin Nicholas Joyal, de Trois-Rivières, en voyant cette dose d’amour.

«Le meilleur parrain»
Les airs de famille sont évidents entre les deux hommes. La forme du visage, les taches de rousseur et surtout le sourire.
Sa fille Béatrice, 9 ans, a aussi hérité de ce beau sourire. Il faut dire qu’il est facile de sourire quand on sait qu’on aura congé d’école le lendemain.
«Ça me fait un peu de peine que ce soit sa dernière partie à Montréal», a-t-elle dit, ajoutant qu’elle était «fière de ce qu’il avait accompli».
Pour Béatrice, Fleury n’est pas seulement l’un des meilleurs gardiens de l’histoire de la LNH. Il est avant tout son parrain.
«Il est le meilleur parrain du monde. Il est vraiment gentil, il joue avec moi et il fait de drôles de blagues», a-t-elle raconté.

Au-delà des statistiques
Au fil des années, Fleury est demeuré le même homme, qui a su entretenir ses relations et ses amitiés.
«On passe nos étés ensemble, a relaté Vincent Brouillard. Peu importe avec qui il a joué, à Pittsburgh, à Vegas, à Chicago ou au Minnesota, on vient le voir jouer chaque saison à Montréal et on va le visiter. On a toujours gardé contact.»
«C’est un être humain exceptionnel et il transcende toutes les valeurs de notre famille et il le montre aux gens, a louangé Nicholas Joyal, avant de prendre une pause pour célébrer le premier but du Wild en première période. On est encore plus fier de ça que de ses performances. Celles-ci sont juste la cerise sur le sundae.»

Changement d’allégeances
Vincent et Nicholas portaient fièrement un chandail vert et jaune du Wild en l’honneur des défunts North Stars du Minnesota, même si le premier est un partisan des Red Wings de Detroit dans l’âme. Quant au cousin, il a grandi en admirant le CH, tout comme Fleury.
«C’est sûr que quand il est arrivé dans la Ligue nationale, on l’a suivi. Mais j’ai déjà mon gilet du Canadien de Patrick Roy pour quand il sera à la retraite. Je ne lui en ai pas parlé encore, mais je suis sûr qu’il sera d’accord», a lancé Nicholas Joyal, qui rêve de revoir Fleury au Centre Bell.
Il faudra pour cela que le Tricolore et le Wild s’affrontent en finale de la Coupe Stanley.
«On ne sait jamais. Il n’y a jamais rien de joué. Ça pourrait être fou l’ambiance!»