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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Marc-André Blanchard, le Québécois le plus influent à Ottawa, entre en fonction

L'avocat a représenté le Canada aux Nations Unies et a déjà présidé le Parti libéral du Québec

Marc-André Blanchard
Marc-André Blanchard Photo CDPQ
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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-07-01T04:00:00Z
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Pour la première fois en un quart de siècle, un Québécois aura l’oreille du premier ministre du Canada en tant que bras droit et chef de cabinet. Marc-André Blanchard est un animal politique de l’ombre dont la forte personnalité est parfaite pour l’emploi, selon plusieurs libéraux.

«C’est quelqu’un qui met les gens à l’aise. Là, il va gérer l’ensemble des ego de la colline [du Parlement], et ça prend de la personnalité pour faire ça. Nommer un nerd, ça ne marche pas dans ce poste-là», confie une source ayant assisté à des rencontres entre l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland et M. Blanchard, à l’époque où il était à la Caisse de dépôt et placement (CDPQ).

À partir de juillet, ce gestionnaire d’expérience et avocat deviendra chef de cabinet pour Mark Carney, cela faisant de lui le premier Québécois à ce poste hautement influent depuis l’époque de Jean Chrétien.

Un choix unanime

Après une carrière dans les plus hautes sphères du privé et du public, le choix opéré par le premier ministre fait l’unanimité auprès de plusieurs libéraux contactés par Le Journal.

En tant qu’ancien directeur des communications pour Justin Trudeau, Cameron Ahmad a bien connu M. Blanchard alors qu’il représentait le Canada aux Nations Unies, de 2016 à 2020.

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«Pour être un bon chef de cabinet, ça prend un bon tempérament, des contacts, du leadership, une capacité d’être décisif, mais aussi de la compassion et une compréhension de différents enjeux et personnalités. Pour toutes ces raisons-là, j’étais très content quand il a été nommé», dit M. Ahmad au téléphone.

À droite, Marc-André Blanchard, président de McCarthy Tétrault, lors de l’embauche de Jean Charest au cabinet d’avocats après sa défaite électorale de 2012.
À droite, Marc-André Blanchard, président de McCarthy Tétrault, lors de l’embauche de Jean Charest au cabinet d’avocats après sa défaite électorale de 2012. PHOTO COURTOISIE

M. Blanchard, qui frôle aujourd’hui la soixantaine, a dirigé le cabinet d'avocats McCarthy Tétrault avant de passer à l’ONU. De 2020 jusqu’en juin dernier, il a travaillé comme numéro 2 de la CDPQ en tant que directeur de l’international.

En annonçant cette nomination début juin, Mark Carney a louangé un homme qui «compte parmi les juristes, dirigeants, hauts fonctionnaires et diplomates les plus accomplis du Canada».

Pas de gauche ni de droite

Les similitudes entre les deux hommes sont multiples et incluent une expérience dans le public et le privé, des listes de contacts prestigieux et un attachement inconditionnel tant aux institutions qu’à l’ordre établi face à la montée du «populisme».

Dans un discours au Public Policy Forum de Toronto en avril, M. Blanchard a expliqué cette montée par «l’incapacité de nos institutions à tenir les promesses faites aux citoyens» et souligné que le changement viendrait «lorsque les deux secteurs, public et privé, commenceront à collaborer véritablement».

Lors d’un panel à l’Université de Montréal en 2021, M. Blanchard s’est défini comme un «pragmatique», tout comme M. Carney qui, en ce début de mandat, n’a pas hésité à épouser des politiques conservatrices, notamment en ce qui concerne le développement des ressources.

«Je ne suis pas à gauche, je ne suis pas à droite, vraiment», disait M. Blanchard à l’époque.

Mais contrairement à Mark Carney, Marc-André Blanchard trempe depuis longtemps dans la politique partisane.

Un tireur de ficelles

Gendre de Claude Ryan, ancien chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et éminence grise du fédéralisme au temps de René Lévesque, M. Blanchard s’est impliqué très tôt au PLQ. Il en a été le président de 2000 à 2008, à l’époque de Jean Charest.

«Il sait comment ça fonctionne un parti. Et en même temps, comme ambassadeur à l’ONU, il était vraiment proche du pouvoir. Il sait c’est quoi la job, dit au Journal une source libérale. Il connaît pas mal de monde.»

Avec Michael Sabia comme greffier du Conseil privé et l’ancien ministre David Lametti comme secrétaire principal, Mark Carney «démontre qu’il comprend l’importance de la nature distincte du Québec et qu’il va gouverner en fonction de ça», selon Cameron Ahmad.

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