Marc-André Barriault: Sérénité renouvelée, attitude inchangée

Benoit Beaudoin
Marc-André Barriault se retrouve dans une bien meilleure position qu’il y a trois mois. Sa victoire spectaculaire à l’UFC 315 lui a non seulement permis de mettre un terme à une série de trois revers, mais elle lui a également procuré un nouveau contrat au sein de la plus grande organisation d’arts martiaux mixtes au monde, une entente qu’il a signée quelques jours à peine après son K.-O. brutal contre Bruno Silva, à Montréal
C’est donc avec sérénité et une sécurité d’emploi renouvelée que Barriault a accepté son prochain défi : le dangereux Sharaputdin Magomedov, un puissant cogneur du Daghestan. Pour le sympathique Québécois, pas question de refuser une telle assignation.
« Comme toujours, j’ai dit oui. Même si au début, je me disais que ça n’avait pas de bon sens. Mais du sens, il n'y en a pas toujours dans ce jeu-là. Si ce n'est pas lui, ça va être un autre », explique-t-il avec philosophie.
Le duel aura lieu ce samedi à Abou Dabi. Le populaire Magomedov sera comme à la maison puisque ses cinq sorties à l’UFC ont eu lieu au Moyen-Orient, lui qui n’a pas la permission de combattre en Amérique du Nord puisqu’il est pratiquement aveugle de l’œil droit.
« La dernière fois, l’UFC m'a donné la chance d'aller à la maison et de briller. Maintenant, c'est à mon tour de venir en territoire ennemi et de démontrer ce que je suis capable de faire », estime Barriault.
« Victoire, défaite, les hauts, les bas. Dans chaque combat, je me suis toujours présenté. Surtout, j'ai encore la flamme, le feu de vouloir continuer. »
C’est cette attitude qui permet au combattant québécois de connaître une aussi longue carrière à l’UFC. Celui qui en sera à son 16ecombat au sein de l’organisation n’a jamais craint de se mettre en danger.
« J'ai 35 ans. Il en reste moins à faire que j'en ai fait et je suis bien correct avec ça. Je veux juste être fier de moi, ne pas avoir de regrets et continuer à dire que quand est venu le temps de saisir les opportunités et les défis, je n’ai jamais reculé. »
D’ailleurs, Magomedov représente tout un défi. Celui que l’on surnomme Bullet présente une superbe fiche de 15 victoires contre un seul revers, et compte 12 K.-O. à sa fiche.
« Il a un style très flashy. Il prend des risques, mais c'est un style qu'il maîtrise bien, analyse le Québécois. C’est un gars qui frappe en volume et je devrai faire attention. Je ne suis pas le plus rapide, mais je pense être en mesure de pouvoir casser la distance et d’imposer ma robustesse. Je devrai transformer ça en bagarre, comme j'aime le faire. »
Mais selon Barriault, c’est sa condition physique irréprochable et sa ténacité qui feront la plus grande différence.
« Ses adversaires précédents ont aussi essayé de s’imposer physiquement, mais ils ont lâché le morceau. Moi, si ça ne marche pas au premier round, je vais le réessayer et réessayer encore. Ça fait partie de moi, ce sont mes instincts. »
Une source d’inspiration
Encore une fois, Barriault n’a rien laissé au hasard avec une préparation de haut niveau au réputé gymnase Kill Cliff FC, de Deerfield Beach en Floride. Membre à temps plein de cette équipe depuis plus de quatre ans, le Québécois peut mettre les gants contre quelques-uns des meilleurs combattants de l’UFC, sur une base quotidienne. Parmi les Gilbert Burns, Michael Chandler, Derek Brunson et Reiner de Ridder, Barriault a fait sa marque et est considéré par plusieurs de ses coéquipiers comme un mentor et une source d’inspiration.
« Je pense que ma force de caractère et mon attitude en inspirent plusieurs. Peut-être que dans le gymnase je ne suis pas le meilleur, mais ça reste que je suis dans la meilleure organisation au monde. Je suis encore là après tout ce qui m'est arrivé et après plusieurs années. Ça montre qu'il n'y a pas de chemin parfait et qu'il faut juste se faire confiance. »
Le combattant de Gatineau préconise le travail acharné pour faire sa marque et faire taire ses détracteurs.
« Je suis un gars bien normal qui se ramasse dans cet océan-là de grands requins! Mais je sais que moi aussi je suis capable de sortir du lot. »
« Que vous m'aimiez ou non, je suis juste content de pouvoir faire parler les gens et de laisser ma marque à ma façon. »
Sa marque, Barriault l’a laissée sur le crâne de Bruno Silva il y a deux mois et demi, à Montréal. Powerbar tentera de créer un autre moment magique, ce samedi, à Abou Dabi.
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