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Manquer de temps: «La technologie nous contraint plus qu’on ne le pense», estime une psychologue

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Agence QMI

2025-06-25T15:02:29Z
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Un Canadien sur quatre a le sentiment de manquer de temps, selon Statistique Canada: malgré les promesses de liberté du télétravail, la technologie nous donne un faux sentiment de liberté, estime une psychologue.

Les données de Statistique Canada, publiées le 17 juin dernier, révèlent également que les Canadiens voient moins leurs amis: le temps moyen passé avec eux est passé de 5 heures en 1986, a 3 h 48 en 2022, soit une perte de 72 minutes.

«On court de plus en plus, on est de plus en plus pressé, puis on est de moins en moins bien psychiquement», estime Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec au micro d’Isabelle Perron, à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal, mercredi.

Pour elle, le télétravail n’est pas étranger à l’abolition des frontières entre vie personnelle et professionnelle.

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«On pensait au départ que le télétravail nous donnerait plus de temps, mais je ne suis pas certaine que ce soit vrai. [...] Je pense qu’une bonne proportion de gens qui sont en télétravail ne va pas nécessairement travailler de 9 à 5. Ils vont étirer leurs heures, puis surtout avec les possibilités de se rejoindre en temps réel tout le temps, on est toujours, toujours, toujours connecté. [...] Quand on nous écrit, les gens, s'ils n'ont pas la réponse dans l'heure qui suit, ils ont l'impression qu'on est très en retard. [...] C'est peut-être un piège de penser que la technologie nous aide énormément, en même temps, elle nous contraint aussi peut-être plus qu'on pense.»

La psychologue évoque aussi une société en constante quête de performance, où même les congés doivent être productifs.

«L’impératif de performance est énorme, même pendant les vacances, même pendant les temps libres. Les gens [...] font une journée de congé pour faire telle, telle, telle chose. [...] Il faut faire quelque chose. Alors que prendre du temps pour soi, c'est se lever le matin, non pas en se disant il faut que, ou je dois, mais en se disant qu'est-ce qui me tenterait ? Peut-être que des fois, c'est justement le farniente, de s'asseoir puis de regarder un peu les fleurs pousser.»

Mme Grou déplore toutefois que le ralentissement soit peu valorisé et qu’il alimente souvent un sentiment de culpabilité dès qu’on cesse d’être «utile».

«On est habitué à un rythme effréné, on n'est pas nécessairement confortable quand on arrête. C'est un entraînement de s'arrêter puis justement de prendre vraiment du temps à se demander, mais de quoi on aurait envie et qui on voudrait voir.»

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.

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