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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Manque de confiance envers les adultes: des élèves hésitent à se confier en cas d’intimidation

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2025-03-21T21:00:00Z
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Une majorité d’élèves de différentes écoles au Québec ne parlent pas à un adulte lorsqu’ils se font bousculer, frapper, insulter, menacer, que ce soit à l’école ou dans la cour, selon des données de sondages internes exclusives.

«La première barrière que nous disent les enfants et les ados, ils ne veulent pas stooler», résume Claire Beaumont, titulaire de la Chaire de recherche Bien-être à l’école et prévention de la violence à l’Université Laval.

Selon une cinquantaine de sondages et enquêtes obtenue en vertu de la Loi sur l’accès à l’information réalisés par des écoles de centres de services scolaires (CSS), on note que plusieurs élèves du primaire et secondaire victimes ou témoins de violence choisissent de ne pas dénoncer.

Au CSS des Patriotes, en Montérégie, seulement 20% des élèves d’une polyvalente du territoire disent avoir demandé de l’aide à un adulte après un événement de violence ou d’intimidation en 2024.

Dans une école secondaire du CSS des Laurentides, par exemple, l’an dernier, moins d’un jeune sur deux (46%) qui a subi un «comportement d’agression» en a parlé à quelqu’un par la suite. Au CSS des Affluents, dans Lanaudière, 52% des élèves d’une école primaire ont dit s’être confiés à autrui après une agression.

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Au CSS des Sommets, à Magog, en 2021-2022, un élève du primaire sur deux a indiqué que l’adulte responsable n’était pas intervenu durant ou après un événement d’intimidation ou de violence. 36% des élèves du secondaire du CSS sondés aimeraient pouvoir davantage compter sur des adultes lors de situations conflictuelles.

Dans une école secondaire du CSS des Laurentides, 40% des élèves affirment que la surveillance pour prévenir des situations n’est pas adéquate.

Mme Beaumont explique que les membres du personnel devraient ajuster leur réaction. «Même s’il y a des systèmes de dénonciation, des adresses courriel, des numéros de téléphone, les adultes, souvent, ne sont pas capables de recevoir, ne savent pas quoi faire. Certains vont minimiser, les ados ou enfants vont ne pas se sentir écoutés.»

Disparités des données

Alors que des écoles des CSS des Patriotes, des Sommets ou des Phares nous ont donné accès à des enquêtes exhaustives menées auprès d’élèves devant répondre à une panoplie de questions sur la violence et le bien-être, d’autres comme le CSS de la Capitale n’ont pu nous fournir de données.

«Aucune compilation ou registre n’est existant au regard de ces demandes. En fait, chaque école est autonome dans le choix des outils qu’elle utilise pour consulter les différents acteurs de son milieu [...] Ce type d’opération qui mobiliserait le personnel du CSSC serait susceptible de nuire sérieusement aux activités de l’organisme», a répondu Manon Pesant, responsable de la gestion administrative du CSS de la Capitale.

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