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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Manque d'aide dans Saint-Roch: des commerçants et citoyens manifestent leur ras-le-bol

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Photo portrait de Nicolas St-Pierre

Nicolas St-Pierre

2025-06-14T23:20:00Z
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Face à un « champ de ruines sociales et sanitaires en plein cœur de Québec », une cinquantaine de personnes se sont rassemblées dans Saint-Roch samedi afin de manifester leur ras-le-bol face à l’absence d’aide pour remédier à la situation.

«Ce n’est pas une position et un message facile à tenir, mais il faut que quelqu’un le fasse. Aujourd’hui c’est encourageant parce que les gens qui sont là ne veulent pas lâcher le morceau parce qu’ils ont le quartier à cœur», a indiqué le coorganisateur de l’événement Freddy Correa qui précise que son engagement ne fait que commencer.

Les deux organisateurs, Freddy Correa, résident de Saint-Roch depuis plus de 10 ans, et Sophie Champagne, qui travaille dans le quartier en plus d’y avoir grandi.
Les deux organisateurs, Freddy Correa, résident de Saint-Roch depuis plus de 10 ans, et Sophie Champagne, qui travaille dans le quartier en plus d’y avoir grandi. Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

Celui qui réside dans le quartier depuis plus de 10 ans a pris l’initiative d’organiser le rassemblement il y a quelques semaines, après avoir aperçu deux hommes qui s’injectaient de la drogue, complètement nus, assis sur le trottoir à l’heure de pointe, sous les yeux de plusieurs passants, tant de jeunes familles que des touristes.

«On le répète, ce ne sont pas les itinérants le problème, mais plutôt la toxicomanie, la maladie mentale et surtout le fait qu’on n’en fait pas assez pour aider ces gens-là à s’en sortir», explique Sophie Champagne qui coorganisait l’événement.

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Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

«On devrait plutôt mettre nos culottes et intervenir du côté de la Ville au lieu de pelleter ça dans la cour du provincial. Je comprends qu’on ne peut pas tout faire, mais il y a certainement des pistes de solutions et c’est le temps que quelque chose se passe», a-t-elle renchéri.

58 000 $ de dommages

Présent afin de témoigner de la réalité du quartier qui a empiré depuis maintenant quelques années, le directeur général de Méduse, Guy Dionne, explique que la coopérative en est maintenant à près de 58 000 $ de dommages liés aux diverses infractions. Un fardeau qui devient lourd à porter.

«On a eu des vitrines qui ont été fracassées, des climatiseurs, des portes et des serrures ont été bousillés, on a dû installer un interphone, des dispositifs de verrouillage pour certaines sections notamment en raison d’entrées par effractions.»

«On a déjà eu des intrusions de personnes en psychose qui hurlait sur le personnel, qui voulait se battre, les salles de bains ont également été utilisées comme piquerie ou pour consommer d’autres drogues. Certains ont même eu des diarrhées fulgurantes et explosives au point d’en asperger les murs. On a dû faire appel à des équipes spéciales pour nettoyer», déplore-t-il.

Intolérable selon des résidents

Des résidents qui habitent le secteur depuis plusieurs années étaient également présents, désirant à tout prix récupérer la qualité de vie qu’ils avaient lors des années prépandémiques.

«Chaque fois qu’on se promène, on croise quelqu’un qui fume du crack et quand ce n’est pas ça, on se fait beugler dessus parce qu’on ne veut pas leur donner d’argent. Je comprends qu’il faut cohabiter, mais il y a des comportements qu’on ne peut pas tolérer», explique Patrick Harvey, qui habite Saint-Roch depuis une vingtaine d’années.

«On nous traite de méchants, de bourgeois et d’intolérants parce qu’on n’accepte pas ça, mais je crois que c’est juste normal de vouloir se sentir en sécurité quand on sort dehors seule. On espère vraiment que ça redevienne comme avant», a conclu sa conjointe, Barbara Hodgson.

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