Manifestation en soutien à Mamadi III Fara Camara devant les bureaux du SPVM

Camille Lalancette
Afin de démontrer leur soutien à Mamadi III Fara Camara, le chargé de laboratoire arrêté puis relâché après avoir été faussement accusé d’avoir agressé un policier, environ 150 personnes se sont rassemblées devant le quartier général du SPVM à Montréal, dimanche.
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Des militants associés au mouvement Black Lives Matter étaient sur place, l’événement s’étant propagé sur les réseaux sociaux.
«Les gens sont sensibilisés, en 2019, on ne parlait pas de profilage racial [sur les réseaux sociaux, en conséquence] dans le «day-to-day», quelqu’un qui ne connaissait pas cet aspect-là n’allait pas savoir. Maintenant, c’est un concept que tout le monde connaît, qu’ils y croient ou pas, ils le connaissent», a déclaré Marie Livia Beaugé, avocate et militante.
Plusieurs interactions s’apparentant à du profilage racial ont fait le tour des réseaux sociaux récemment. La vidéo de l’intervention d’un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) auprès d’un jeune homme accusé d’avoir volé un manteau The North Face rouge a été abondamment partagé sur Instagram.


«C’est important d’atteindre ce niveau d’éducation, qu’il y ait plein de gens sensibilisés à travers la population et à travers la jeunesse. En tant que jeunes, c’est nous qui allons prendre les décisions plus tard. Alors, même si l’on sent de la résistance aujourd’hui, petit à petit, elle aura moins de place et on va vraiment pouvoir changer les choses pour de vrai», a ajouté Mme Beaugé.


«Encore de la discrimination raciale»
La cofondatrice de la Coalition pour le définancement de la police, Marlihan Lopez, trouve ironique que des membres de la communauté noire aient été faussement accusés à peine au début du mois de l’histoire des Noirs.

«On est rassemblés, d’un côté pour célébrer le mois de l’histoire des Noirs, mais aussi pour exiger des réparations et exiger des actions concrètes pour adresser le racisme systémique», a-t-elle dit.
Depuis le début de l’année 2021, l’affaire Camara, l’histoire d’Andy Basora et l’arrestation musclée à Pessamit sur la Côte-Nord ont été associées à des cas de profilage racial au Québec.

«Ce partern-là perdure dans une structure de marginalisation sociale qui existe dans les corps policiers depuis plusieurs décennies», a déploré Vincent Mousseau, un travailleur social rencontré sur place.

Tous les manifestants portaient un couvre-visage. Ils se sont dispersés vers 17h.