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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Manifestation d’agriculteurs à Alma: «Il faut que ça s’arrête», martèle un agriculteur

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Catherine Boucher

2024-03-27T18:26:48Z
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Ils sont venus de partout au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ils ont pris la route avec leur machinerie tôt mercredi matin et se sont rassemblés à Alma. Des dizaines et des dizaines d’agriculteurs ont lancé un véritable cri du cœur et de détresse au gouvernement. Plusieurs d’entre eux n’arrivent plus à joindre les deux bouts et réclament une aide urgente.

Ils viennent d’Albanel, Saint-Félicien, Roberval et Saguenay pour faire entendre leurs voix. La grogne a monté d’un cran depuis l’annonce du budget provincial. Les agriculteurs en ont assez.

«Depuis deux ans, le budget consacré à l’agriculture est parti de 1,5%, ce qui est déjà bas, et ils nous l’ont baissé à moins de 1% encore cette année. C’est inacceptable!», s’est exclamé le président régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Mario Théberge.

Les agriculteurs ne parviennent plus à joindre les deux bouts.

«Quand c’est rendu qu’il faut aller travailler à l’extérieur pour être capable de compenser pour être capable de garder nos fermes, je ne trouve pas que le gouvernement nous aide beaucoup. C’est pas normal qu’un producteur va investir 1 million $ et qu’il ne soit pas capable d’avoir des revenus même pour s’habiller», a déploré Michel Pilote, un producteur de céréales.

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Leur détresse augmente aussi vite que leurs dettes.

«Il y a deux vétérinaires qui m’ont dit, il y a deux semaines, que dans la même semaine, pour chacune, il y a trois producteurs qui leur ont pleuré dans les bras. Connaissez-vous beaucoup de producteurs et du monde de la société qui vont se lever sept jours par semaine, 365 jours par année, pour perdre de l’argent? Moi, je n’en connais pas. Mais c’est là qu’on est! Un moment donné, il faut que ça arrête», a dit M. Théberge.

«À l’heure actuelle, ce qu’on demande à ces gens-là, c’est de se lever tôt le matin, travailler très fort, mais ce qu’on veut, c’est également qu’ils dorment la nuit», a souligné le préfet de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, Louis Ouellet.

Demandes urgentes

Les agriculteurs veulent un programme d’assurance agricole adapté au contexte climatique actuel, un programme spécial pour les régions, de l’aide pour la relève et une réduction des taux d’intérêt.

«J’ai un message à faire à notre gouvernement, à notre premier ministre. Ils nous ont oubliés. Je peux pardonner jusqu’à aujourd’hui, mais à partir de demain, je ne lui pardonne plus rien parce qu’il y a des producteurs qui sont en crise et qui n’y arrivent plus», a clamé le président régional de l’UPA.

La relève se questionne.

«Je ne me sens pas reconnue, je me sens vraiment étouffée par la paperasse, je me sens écrasée sous la dette. On se pose tous la question, est-ce que je vais être encore là demain? Est-ce que mes enfants vont avoir un demain en agriculture?», s’est demandé Élisabeth Gagnon-Brassard, une jeune productrice laitière.

Les agriculteurs ne comptent pas en rester là. Si rien ne change, cette manifestation régionale prendra une envergure provinciale.

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