Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

Une poignée d’élèves en «grève» contre l’interdiction du cellulaire à l’école

Seulement quelques dizaines d’élèves ont manifesté devant une poignée d’établissements scolaires, rapportent les directions d’école

Partager
Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-05-09T16:37:56Z
2025-05-09T18:14:48Z
Partager

Les élèves du secondaire ont été moins nombreux à s’absenter pour protester contre l’interdiction du cellulaire à l’école que ce qu’avait anticipé le réseau scolaire. Quelques dizaines d’adolescents ont manifesté devant une poignée d’établissements scolaires vendredi, ont rapporté les directions d’école.

«Il y a très très peu d’absences supplémentaires par rapport à un vendredi normal. On anticipait plus de mobilisation que ça» a indiqué Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement.

Quelques manifestations regroupant de petits groupes d’élèves se sont bien déroulées devant quelques écoles aux quatre coins de la province, mais ce fut l’exception plutôt que la norme, a-t-il ajouté.

Le son de cloche est le même du côté de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles.

Dans Lanaudière, une cinquantaine d’adolescents se sont rassemblés devant l’école Armand-Corbeil à Terrebonne avant le début des cours, mais plusieurs sont rentrés en classe une fois la cloche sonnée.

À Québec, une vingtaine d’élèves de l’école secondaire La Seigneurie ont bravé le froid et la pluie pour manifester leur désaccord.

«On ne devrait pas interdire les téléphones, on devrait plutôt travailler avec les élèves pour leur apprendre comment se servir de leur cellulaire de façon plus intelligente et plus encadrée», affirme Nathan Verret, âgé de 16 ans, qui a lancé le mouvement «Nos écrans, nos droits».

Publicité

Ces adolescents estiment qu’ils devraient pouvoir utiliser leur cellulaire au même titre que les adultes, qui sont eux aussi accros à leur téléphone, soulignent-ils.

Les élèves de quatrième secondaire sont particulièrement choqués par cette décision puisqu’ils s’expliquent mal pourquoi ils devraient se passer de leur téléphone pendant leur dernière année au secondaire.

«Maintenant, toute notre vie est sur nos téléphones», a affirmé Angélina Samson, âgée de 16 ans.

Un appel à la «grève»

Un appel à la «grève» a été lancé sur les réseaux sociaux il y a quelques jours, afin d’inciter les jeunes de tout le Québec à manifester vendredi contre la décision du gouvernement Legault d’interdire complètement les cellulaires dans les écoles québécoises à partir de la rentrée 2025.

Ce mouvement a suscité plusieurs réactions au cours des derniers jours. Les élèves rassemblés devant l’école de la Seigneurie à Québec en avaient d’ailleurs long à dire à ce sujet. «On subit de l’âgisme inversé, parce que les jeunes ne sont pas pris au sérieux», déplore Nathan Verret.

Des adultes qui approuvent l’interdiction du cellulaire pour contrer l’intimidation en font eux-mêmes à l’endroit des jeunes, ont déploré les adolescents rencontrés.

Une position partagée par plusieurs profs sur les réseaux sociaux, dont l’enseignant Sylvain Duclos qui condamne les propos méprisants à l’endroit des jeunes qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux.

Publicité

«On peut bien dire ce que l’on veut de nos jeunes, mais ils sont le reflet de ce que l’on a fait d’eux. Et ce qu’on est en train de leur apprendre, c’est que c’est normal et légitime de dénigrer des personnes lorsqu’elles n’ont pas la même opinion que nous. Vraiment pas fort», a-t-il lancé.

– Avec l’Agence QMI

Ce qu’ils ont dit:

«On est né avec des téléphones dans nos mains. On est la génération de la COVID, on a tout le temps eu des appareils électroniques, c’est un moyen de socialisation.»

- Lucas Dgerton, élève de quatrième secondaire

«On n’est plus dans le même temps. Vous, vous avez vécu sans vos téléphones, tant mieux. C’était sûrement une belle époque, mais maintenant, toute notre vie est sur nos téléphones.»

- Angélina Samson, élève de quatrième secondaire

«Beaucoup de personnes pensent que les jeunes sont isolés dans les écoles, qu’ils ne se parlent plus mais c’est pas vrai. Ce n’est pas un problème dans notre école.» 

- Nathan Verret, élève de quatrième secondaire

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité