«Maman a pris un couteau à la main»: deux survivants du massacre de Be'eri livrent un récit sanglant
TVA Nouvelles
Une survivante du massacre survenu dans le kibboutz de Be'eri a livré un témoignage sanglant à une chaine d’information israélienne, vendredi, en compagnie de son fils.
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Alors que les terroristes du Hamas prenaient d’assaut son quartier situé à 5 km de la bande de Gaza, Sophie Barzon et sa famille se sont cachés dans l’abri de leur maison.
Pendant plus de 20 heures, son kibboutz a été encerclé par les terroristes, qui menaient leur offensive.
«Ça a duré des heures, des heures, des heures. Les gens se faisaient massacrer dans leur maison, les uns après les autres. Durant toutes ces longues heures, personne n’est venu. Eux, ils passaient de maison après maison et tuaient tout ce qu’il trouvait, sans aucune distinction», raconte-t-elle, émue.
Aujourd’hui relogés à l’extérieur du kibboutz, Sophie et son fils ont accepté de décrire minute par minute l’horreur à un journaliste de «i24News».
Sept heures après le début de l’attaque, le 7 octobre, la famille était toujours cachée dans l’abri.

Grâce à son téléphone, Sophie pouvait communiquer avec ses proches et leur informer des développements.
Dans un appel à l’aide, l’Israélienne a rejoint une chaine de nouvelles, informant la population que le massacre était en cours.
Avant de se terrer dans l’abri, la mère de trois enfants avait entre ses mains des couteaux, prête à défendre sa famille.
Son fils a expliqué comment il a vécu les heures d’attente dans l’abri sous le vacarme provoqué par les coups de feu et les cris de familles apeurées.
Les terroristes du Hamas ont également incendié des résidences afin de piéger les familles.
«J’étais sur mon téléphone, j’étais contre maman. J’avais vraiment très peur. À un moment, la poignée de la porte de l’abri a bougé. Alors maman a pris un couteau à la main et s’est tenue devant la porte», a exprimé le garçon.
À ce moment, la Britanno-Israélienne a commencé à faire ses adieux. Quelques heures plus tôt, elle avait commencé la rédaction de son testament.

Cette dernière était certaine de ne pas en sortir vivante en raison de l’intensité de l’attaque menée par le Hamas.
Par miracle, la porte de l’abri n’a pas été défoncée par les terroristes.
«Soudain, ils sont partis, tout simplement. Ils sont partis plus loin, ailleurs. Je ne sais pas pourquoi je suis là, et d’autres non», souligne-t-elle, avant d’éclater en sanglots.
À ce moment, la famille était recroquevillée dans le «bunker» depuis 10 heures.
Vers 18 h, les soldats israéliens étaient de retour dans le kibboutz pour sauver la famille Barzon.

«Dix soldats sont entrés dans mon salon. Je suis tombée à leurs pieds, et je les ai suppliés de nous évacuer au plus vite, qu’ils sortent mes enfants de là», ajoute-t-elle.
Une fois sauvés, les Israéliens ont dû retourner dans l’abri pour cinq heures supplémentaires en raison d’une alerte à la roquette.
Après plus de 20 heures de cauchemar, l’évacuation des rescapés a été réalisée à pied.
La famille a eu l’ordre de fermer les yeux pour ne pas voir les dizaines de cadavres au sol.

«Quand je suis sortie de la maison, je ne comprenais pas. Il y avait un tas de cadavres les uns sur les autres, sur la pelouse. Des corps et du sang partout. Il y a des plaques de sang partout», confie-t-elle avec horreur.
Au moins 100 corps ont été retrouvés dans le kibboutz de Be'eri, selon les autorités.