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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Malgré une faillite de 6,6 M$ en janvier, le ketchup et d’autres condiments québécois reviennent déjà sur les tablettes

Les contribuables avaient perdu 2 M$ dans la première incarnation de Canada Sauce

Les condiments de Canada Sauce sont de retour sur les tablettes du Québec après une faillite de 6,6 millions $ en janvier. Sur la photo, le PDG Simon-Pierre Murdock.
Les condiments de Canada Sauce sont de retour sur les tablettes du Québec après une faillite de 6,6 millions $ en janvier. Sur la photo, le PDG Simon-Pierre Murdock. Photo fournie par Simon-Pierre Murdock
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Photo portrait de Mathieu Boulay

Mathieu Boulay

2025-06-10T04:00:00Z
2025-06-10T04:12:53Z
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En dépit d'une faillite de plus de 6 millions $ en janvier dernier, le ketchup québécois est déjà de retour sur les tablettes.

• À lire aussi: Près de 2 millions $ perdus dans l’aventure du ketchup québécois

• À lire aussi: Après le ketchup et la moutarde, un Québécois s’attaque à un marché plus pimenté

«Attention aux Heinz et aux Kraft de ce monde, nous sommes de retour!» rigole le PDG de Canada Sauce, Simon-Pierre Murdock.

Cette annonce a de quoi surprendre. Peu d’entreprises sont en mesure de se relever rapidement d’un tel échec.

«Ce fut une décision très difficile de nous diriger vers la faillite, raconte l’homme d’affaires. Un bris technique à notre usine de Saguenay en plein cœur de l’été a déclenché tous nos problèmes.

«On a dû annuler des commandes pour tout le Québec, le Canada et même pour la série NASCAR aux États-Unis.»

Simon-Pierre Murdock
Simon-Pierre Murdock Photo fournie par Simon-Pierre Murdock

Il ne faut pas penser que M. Murdock n’a pas de considération pour ses créanciers qui ont perdu des milliers de dollars dans sa faillite. Près de 2 millions $ d’argent public avaient notamment été investis dans sa compagnie.

«J’ai cru à chaque dollar de mes créanciers jusqu’à la dernière minute, explique-t-il. On a investi tout ce qu’on avait dans la business pour la faire rouler.

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«J’ai pleuré quelques fois dans les derniers mois, et des sandwichs, j’en ai mangé en masse.»

De grandes leçons

S’il est parvenu à se relever rapidement, c’est en raison de sa résilience, mais aussi de la foi qu’il porte à ses produits.

«C’était illogique de laisser aller cette marque-là, mentionne celui qui a racheté les marques de commerce et une partie des stocks. C’était impossible de ne pas la relancer parce que la demande est au rendez-vous.»

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Bien sûr, il reconnaît qu’il a eu du mal à gérer la croissance rapide de Canada Sauce. Il retient des leçons qu’il compte appliquer à l'avenir.

«Quand tu as des augmentations de ton chiffre d’affaires de 30% par année, ça désorganise ton administration et ta production. Mon objectif avec cette nouvelle compagnie est de voir arriver les problèmes au lieu d’être en réaction.

«J’ai gagné en sagesse. Je veux aller moins vite et travailler mieux.»

Depuis son retour sur le marché, il a signé de nouvelles ententes avec des détaillants, dont les entrepôts Costco et d’autres enseignes d’alimentation.

Le ketchup de Canada Sauce ne sera plus produit à Saguenay, mais bien dans des usines de Montréal et de Québec.
Le ketchup de Canada Sauce ne sera plus produit à Saguenay, mais bien dans des usines de Montréal et de Québec. PHOTO FOURNIE PAR CANADA SAUCE
Un pincement au cœur

Pour l’aider dans sa relance, l’entrepreneur a trouvé des partenaires d’affaires du Saguenay et de l’Estrie. Il n’est plus l’actionnaire majoritaire de la compagnie, mais il a encore un gros mot à dire dans sa direction.

Le plus gros changement réside dans la production. Le ketchup, la moutarde et la relish sont maintenant préparés dans des usines à Montréal et à Québec.

«Ça m’a fait un pincement au cœur que nos produits ne soient plus faits au Saguenay, mais ce sont deux usines 100% locales. Le siège local va demeurer à Chicoutimi, explique M. Murdock. On voulait se rapprocher des deux grands centres urbains afin de réduire nos coûts de transport. 

«L’objectif est d’être plus efficace avec une meilleure rentabilité.»

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