Malgré une extinction de voix le matin, Adam El Mouna a triomphé en soirée à la grande finale du Festival de Granby: «Je ne sais pas comment j’ai fait»
L’artiste québéco-marocain, découvert à «La Voix», a remporté environ 40 000$ en prix


Raphaël Gendron-Martin
C’est une finale «in extremis» qu’Adam El Mouna a vécue dimanche soir, au Festival international de la chanson de Granby. Souffrant d’une extinction de voix en début de journée, le chanteur de 22 ans a redoublé d’ardeur pour remporter les grands honneurs.
Adam El Mouna venait de passer une courte nuit lorsque Le Journal l’a rejoint. L’artiste québéco-marocain peinait encore à croire ce qu’il venait de vivre la veille.
Dimanche matin, à quelques heures de participer à l’ultime soirée, il avait perdu la voix. « J’avais fait un show [extérieur] la veille à Thetford Mines, mentionne-t-il. Il commençait à venter et je sentais ma voix s’en aller.»
Entre la pratique matinale et la grande finale du soir, au Palace de Granby, Adam a ainsi chauffé sa voix «comme un fou». «J’avais l’espoir que ça fonctionne.»
«C’était vraiment critique»
Dans son entourage, tout le monde commençait un peu à paniquer. «Mon gérant me textait à chaque heure, dit Adam. Le metteur en scène du spectacle était aussi inquiet. Il voulait s’assurer que j’avais une routine qui me permettait de regagner cette voix-là.»
Une fois le grand moment arrivé, Adam a finalement pu monter sur scène. «C’était vraiment critique, honnêtement. Je ne sais pas comment j’ai fait.»

Parce qu’il ne pouvait pas pousser la note comme à l’habitude, le chanteur a décidé de mettre la présence scénique à l’avant-plan. «Mais ceux qui me connaissent ont perçu dès la première note qu’il y a quelque chose qui clochait.»
À la fin de la soirée, quand il a entendu son nom comme grand gagnant, Adam El Mouna a complètement oublié d’aller en avant pour chercher son prix. «J’étais en train de sauter avec tous les finalistes. On se prenait dans les bras. Il a fallu qu’un des membres de Théo Théo me pousse en me disant d’y aller!»

Émile et Rachid
Avec sa victoire, Adam El Mouna a remporté plusieurs prix d’une valeur totale d’environ 40 000$. Dans les prochains mois, il prévoit lancer de la nouvelle musique, de même qu’une variante «cinématique» de sa chanson Ballerine.
Quand on lui demande quelles sont ses inspirations artistiques, Adam El Mouna répond spontanément les comédies musicales et Émile Bourgault. «Ce gars-là, il n’essaie pas. Il le fait et ça marche. Il ne va jamais crier des notes de deux octaves en haut. Et il va me faire pleurer.»
Fier de ses origines marocaines, il nomme aussi parmi ses influences le chanteur Saad Lamjarred («c’est une bête de pop») et... l’humoriste Rachid Badouri! «Je suis Québécois d’origine marocaine comme Rachid, mais j’ai un peu plus de cheveux. [rires]. Pour le crowdwork (les interactions avec la foule), c’est une de mes grandes inspirations.»