Malgré tout, disons non aux pipelines !

Elsie Lefebvre
La guerre en Ukraine montre combien les enjeux énergétiques sont aussi au cœur de la géopolitique mondiale.
Le quart du pétrole importé en Europe provient de Russie.
285 millions $ que l’Europe envoie chaque jour à la Russie, 1000 milliards $/an. Énorme !
La dépendance gazière est pire, 45 % des importations européennes sont russes. Pas surprenant que les Européens soient vulnérables face au dictateur.
- Écoutez la rencontre Elsie Lefebvre et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 14 h via QUB radio :
Le pétrole ou les énergies renouvelables
La crise climatique amène déjà les pays à revoir leur dépendance aux énergies fossiles. Avec la guerre en Ukraine, il ne fait nul doute que l’Europe doit diversifier son approvisionnement énergétique.
Doit-elle encore miser sur le pétrole ou accélérer la production d’énergie renouvelable ?
Cette réflexion mondiale touche aussi le Canada qui est le 4e producteur mondial de pétrole avec les sables bitumineux de l’Alberta.
Le Canada fracturé
À la quête de diversification des énergies qu’amène la guerre en Ukraine, plusieurs voudront que nous augmentions les dépenses pour exploiter davantage le pétrole ou les gaz de schiste.
Aux nouveaux pipelines proposés, il faudra dire non. Le Québec devra se tenir debout quoi qu’en dise l’Alberta. Un pipeline prend de toute manière 5-10 ans à construire.
La situation du Québec ressemble à celle de l’Europe, notre dépendance au pétrole nous appauvrit, car c’est notre premier produit d’importation, avec 8,5 milliards $ par an en dépense. L’or noir représente 57 % de notre déficit commercial. C’est une catastrophe économique pour le Québec.
Pour avoir un impact positif sur l’environnement, nous enrichir et être autosuffisant, misons sur les énergies renouvelables. Ça tombe bien, Hydro-Québec est le 5e producteur mondial d’hydroélectricité.
À l’heure où nous payons 2 $ le litre d’essence, se libérer du pétrole n’est plus seulement un enjeu environnemental, mais économique.
Choisir le futur vert
Plutôt que de favoriser des pipelines, Justin Trudeau devra négocier avec Biden les corridors de transports d’hydroélectricité notamment dans le nord-est des États-Unis.
Si le Canada et le Québec peuvent contribuer à diminuer la dépendance au pétrole et au gaz russe, c’est par l’accélération des investissements favorisant les énergies renouvelables et l’électrification des transports que cela doit passer.