Malgré 1600 mises à pied chez Northvolt, Québec parle de «risque contrôlé»
Les gouvernements qui ont investi des centaines de millions dans l’entreprise suédoise réitèrent leur confiance en elle
Francis Halin, Anne Caroline Desplanques et Nicolas Lachance
«C’est un risque contrôlé. Northvolt nous assure que le projet au Québec n’est pas affecté par ses annonces. Nous sommes en contact constant avec l’entreprise», a réagi le cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, après l’annonce de la suppression de 1600 emplois chez Northvolt, lundi matin. Le parti Québécois réclame un débat d’urgence à l’Assemblée nationale.
«Il y a un ralentissement mondial qui touche la filière batterie. Avec Northvolt, Volta, GM-Posco ou Ford-Ecopro, on est venu positionner le Québec dans cette industrie, alors que le monde entier se bat pour accueillir de tels projets», a-t-on rappelé.
«Avec la filière batterie, on va non seulement décarboner le Québec, mais créer une nouvelle filière industrielle qui aura des retombées immenses pour le Québec», maintient le gouvernement Legault.

Champagne se fait rassurant
À Ottawa, la porte-parole du ministre de l'lnnovation, des Sciences et de l’Industrie (ISDE), Audrey Milette, se fait également rassurante.
«Nous sommes au courant de l'annonce de Northvolt concernant les licenciements dans leurs usines en Suède, et nous restons en contact étroit avec l'entreprise. L'usine canadienne demeure une priorité», a-t-elle indiqué.
«Ils doivent parfois ajuster leurs échéanciers et leurs plans afin de garantir un succès à long terme», souligne-t-on.
Cela dit, Québec et Ottawa restent convaincus que l’avenir de la mobilité sera électrique.
«Débat d'urgence»
À Québec, le député péquiste de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a écrit à la présidence de l'Assemblée nationale pour exiger un «débat d'urgence».
La formation politique estime que la suppression de 1600 emplois chez Northvolt marque «une aggravation subite de la situation».

«Nous considérons que le sujet est d'une telle importance qu'il justifie l'interruption des travaux réguliers de l'Assemblée», va-t-il jusqu'à dire, mentionnant les 710 millions de dollars engagés.
«L’obligation de transparence, ce n'est pas Northvolt, c'est François Legault, qui ne répond pas aux questions en Chambre, tente de cacher la nature de l'entente, et c'est au gouvernement du Québec de répondre à nos questions et de laisser un espace de discussion sur ce qu'on devrait faire à l'heure actuelle», a affirmé le chef du PQ Paul-Saint-Pierre Plamondon.
Le leader parlementaire du PLQ, Monsef Derraji, a annoncé qu’il appuyait cette démarche.
«Depuis 2 semaines, le Parti libéral du Québec questionne le gouvernement caquiste sur le dossier de Northvolt. Il va de soi que nous appuyons la demande d’un débat d’urgence de Paul St-Pierre Plamondon qu’elle soit recevable ou non. De notre côté, nous continuerons à questionner le gouvernement sur le sujet, à chaque occasion qu’il nous soit octroyé», a-t-il déclaré.
Le solidaire Haroun Bouazzi demande au gouvernement Legault de ne plus verser d'argent à Northvolt. «La CAQ a joué au casino avec les milliards et les mégawatts des Québécoises et des Québécois, il est temps de rendre des comptes en rendant publiques les études économiques concernant Northvolt», a-t-il déclaré.
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