«Make Europe Great Again», lance le gouverneur de la Banque de France

AFP
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a enfilé une casquette verte portant le message «Make Europe Great Again», détournement manifeste du slogan de Donald Trump, vendredi lors d’un débat consacré à la souveraineté européenne à Aix-en-Provence.
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«Il s’agit de mettre l’Europe en tête, et je vais même dire l’Europe sur la tête. Alors je vais prendre une tenue peu gouvernatoriale, je vous préviens par avance», a-t-il dit.
Il a ensuite coiffé la casquette, un clin d’œil au couvre-chef rouge souvent arboré par le président américain Donald Trump et libellé de son slogan «Make America Great Again» («Rendre sa grandeur à l’Amérique»).
"Il s’agit de mettre l’Europe en tête" : François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, affiche une casquette "Make Europe great again" aux Rencontres économiques d'Aix #BFM2 pic.twitter.com/Kza6iHy8M6
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«J’ai promis de la porter, je ne promets pas de la garder parce qu’il fait un peu chaud, mais vous allez voir le message», a-t-il ajouté à propos de la casquette prêtée par un «ami», sous les applaudissements, lors des Rencontres économiques organisées jusqu’à samedi.
Politique industrielle fragmentée, coûts élevés de l’énergie, lourdeurs bureaucratiques, retard dans les technologies numériques... L’Union européenne subit un décrochage par rapport aux États-Unis, dont la décision d’augmenter les droits de douane affecte également ses perspectives économiques.
«Trump, c’est évidemment quelque chose de très adverse pour l’économie mondiale, américaine, européenne, mais c’est le réveil pour nous», a assuré le gouverneur de la Banque de France.
«La chance, avec ce qui se passe avec la nouvelle administration américaine, il y a une attente d’Europe monétaire et une possibilité d’un rôle international de l’euro accru», a-t-il poursuivi.
«Cela sera une diversification progressive, cela peut se faire par plus de dettes européennes, notamment pour financer la défense, ça peut peut-être se faire par mutualisation des dettes nationales existantes. Aucune solution n’est évidente», selon lui.
«Il faut transposer ce que nous avons réussi en [matière] de souveraineté monétaire, il y a 25 ans, avec l’euro, vers la souveraineté économique et la souveraineté financière», a insisté le banquier central.
Il a également défendu une intégration accrue du marché des capitaux. «Tout ce qu’on pourra faire pour renforcer notre marché financier interne, cette Union de l’épargne et de l’investissement, contribuera aussi à l’attraction externe, parce que plus on aura une Europe financière intégrée, plus de capitaux extérieurs y viendront», a-t-il ajouté.