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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Majestueuse fin de tournée pour Alexandra Stréliski

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Marie-Josée R. Roy | Agence QMI

2021-07-02T15:29:44Z
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Malgré la pandémie, Alexandra Stréliski aurait difficilement pu imaginer plus belle fin pour sa tournée «Inscape», qui se conclut ces jours-ci par un mariage avec l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dans la maison de celui-ci, à la Place des Arts. Une alliance de quelques soirs seulement, mais résolument heureuse. 

La populaire artiste l’a timidement, humblement déclaré jeudi, premier soir de prestation avec les 70 musiciens qui l’accompagnent dans cette momentanée virée classique: elle n’avait jamais rêvé de devenir pianiste de concert.

Crédit Antoine Saito
Crédit Antoine Saito

Et pourtant, la voilà toute de blanc vêtue, à coordonner ses accords et ses mouvements avec ses partenaires violonistes, violoncellistes, contrebassistes, flûtistes, clarinettistes et autres, tous masqués, mais non moins investis.

Cordes sensibles

Sous la direction du chef Thomas Le Duc-Moreau, dans des arrangements presque tangibles de Blair Thomson, donnant l’impression de vivre la musique comme au cinéma, et sous les éclairages d’une Marcella Grimaux habituée d’habiller des productions tapageuses à la «Star Académie» et d’éclairer des vedettes pop à la Loud et Marie-Mai, Alexandra Stréliski a pigé dans le contenu de ses deux albums, «Inscape» et «Pianoscope», pour faire vibrer nos cordes sensibles comme celles des instruments.

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«J’espère que ça va vous permettre de déconfiner tranquillement et de redécouvrir la musique "live" (...) de faire un petit tour dans vos souvenirs», a souhaité Alexandra au parterre qui buvait ses paroles et ses chansons.

Les seuls 460 sièges occupés sur une possibilité de 2100 spectateurs dans la somptuosité de la Maison symphonique n’enlèvent rien à la magie de l’instant, l’apport de l’OSM magnifiant le doigté d’or d’Alexandra, et l’ensemble de l’œuvre nous entraînant par toute la gamme des émotions.

Photo courtoisie, Antoine Saito
Photo courtoisie, Antoine Saito

Dès le début, on sait qu’on sera transportés, par le seul constat de la cadence augmentant dramatiquement sur «Changing Winds», et la vue des bras et des pieds de la pianiste déchaînés avec un empressement presque essoufflant même à plusieurs mètres, ensuite calmée par la douceur de «Plus tôt», terminée debout, comme plusieurs autres pièces. Même montagnes russes au «Sablier» endiablé et gagnant en gravité au rythme quasi militaire des percussions, à l’introduction presque juvénile de «Par la fenêtre de Théo», au bain de lumière rose enveloppant la délicate «Sous l’eau», à la tempête évoquée dans le crescendo de «Bourrasques», à la grâce qui semblait illuminer Alexandra lorsque les larges faisceaux lumineux la pointaient sur «L’héritier».

Hommage à maman

Le temps où Alexandra Stréliski devient hôtesse de la Maison symphonique, chaque morceau devient tableau, petit film ou voyage musical complet, dépendamment de l’imaginaire de chacun. On passe de la douceur à l’urgence et à la mélancolie sans brutalité.

Il y a de quoi s’émerveiller de voir les gestes et envolées de la pianiste au jeu théâtral résonner chez ses vis-à-vis derrière, les mouvements des instrumentistes répondant aux siens dans une parfaite chorégraphie, calculée ou pas.

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Crédit Antoine Saito
Crédit Antoine Saito

La jubilaire a fait sourire, jeudi, en annonçant «Valse pour maman», à l’origine composée pour un spectacle de rue et dédiée à sa mère assise au milieu de la salle. La dame était en liesse à la fin de son morceau préféré! Stréliski a aussi effectué un retour à ses racines en s’assoyant à un autre piano, celui sur lequel elle a matérialisé «Inscape» et qui avait été transporté à la Maison symphonique spécialement pour l’occasion.

En fin de prestation, avant deux nouvelles compositions en guise de rappel, Alexandra a offert «Le nouveau départ» à ceux et celles qui, comme elle, avaient traversé des nouveaux départs charnières, forcés ou volontaires. Offrande qui s’est évidemment soldée par une chaleureuse ovation.

Le concert d’Alexandra Stréliski et l’Orchestre symphonique de Montréal est présenté à nouveau à la Maison symphonique vendredi et samedi, puis disponible en webdiffusion jusqu’au 16 juillet (osm.ca).

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