Maïs sucré de Neuville: début de saison difficile pour les cultivateurs
La pluie et le froid de ce printemps ont retardé les premières récoltes


Dominique Lelièvre
Le populaire maïs sucré de Neuville devrait finalement faire son arrivée plus tard cette semaine à Québec, mais en quantité limitée et avec plusieurs jours de retard en raison de la météo qui a donné des maux de tête aux cultivateurs.
«Le printemps a été très froid et très, très pluvieux. On a eu des quantités de pluie épouvantables», lance au bout du fil Claude Dubuc, copropriétaire de la Ferme Dubuc.
Résultat: le champ où il fait pousser les premiers semis de la saison a essuyé une perte de rendement d’environ 60%, ce qui pourrait se traduire par 20 à 25% de perte de revenus au bout de l’année.

Malgré tout, il prévoit être en mesure de mettre en vente ses premiers épis ce jeudi au Grand Marché de Québec, et ce, au même tarif que l’année dernière: 13,50$ la douzaine.
«Il y a des augmentations pour nous au niveau des intrants, des semences et de l'essence, mais on ne le refile pas au client parce que les temps sont durs pour tout le monde», soutient-il.
Retard
Par rapport à une saison habituelle, le maïs de Neuville, caractérisé par sa couleur brillante allant du jaune à l'ivoire, arrivera donc sur les étals avec environ une semaine de retard.
Toutefois, les quantités seront au départ «très limitées» et il faudra probablement attendre «aux alentours du 10 août» pour en retrouver sur les tablettes des épiceries, selon M. Dubuc.

«Mais après ça, pour le maïs de mi-saison et tardif, on s’enligne vers une très belle récolte», prédit-il, précisant que la qualité du produit n’est en rien affectée.
À la Ferme JP Côté, la copropriétaire Janie Côté a encerclé le 1er août comme date cible pour commencer la distribution dans ses commerces partenaires de la région.
«Ce sont des pertes monétaires. Nous, personnellement, en engrais, dans toutes nos cultures, pas juste pour le maïs sucré [....] avec toutes les grosses pluies qu’on a eues, les épisodes de grêle qui ont endommagé un peu les champs, tout le lessivage [des champs], c’est au-dessus de 50 000$ de plus qu’il a fallu qu’on investisse», souligne-t-elle.

Patience
Isabelle Béland, copropriétaire de la Ferme Béland et Fille, espère de son côté pouvoir entreprendre la distribution de son maïs sucré vers la fin de la semaine.
«Ça va être des petites quantités, mais on va commencer prochainement, graduellement, à en avoir», explique l’agricultrice.
«On a eu un printemps très froid, alors la croissance ne s’est pas faite de façon rapide, parce que c’est un légume qui aime la chaleur.»

Les consommateurs pressés qui décident de se rendre à Neuville pourraient toutefois être récompensés. À titre d’exemple, lundi, on pouvait déjà trouver du maïs sucré en vente au kiosque local de la Ferme Degau.
«C’est un début de saison qui va être un peu plus “rushant” que les autres années. Ce printemps, on a forcé la note pour semer. Les conditions n’étaient pas parfaites, vraiment pas, même», soupire le propriétaire Gaétan Gaudreau.
C’est depuis 2017 que le maïs sucré de Neuville possède son appellation réservée. En date de janvier dernier, sept entreprises détiennent cette certification.
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