Mairie de Lévis: Gilles Lehouillier «passe le flambeau»
Il veut passer plus de temps avec sa famille et en voyage, mais ne ferme pas complètement la porte à un retour en politique
Stéphanie Martin
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a confirmé qu’il ne sollicitera pas un nouveau mandat à la tête de la Ville, voulant «passer le flambeau» et profiter des moments en famille et en voyage. Le vieux routier de la politique n’a cependant pas complètement fermé la porte à un retour un jour.
«Il y a peu de chances, mais on sait jamais ce qui peut arriver», a lancé M. Lehouillier avec le sourire, insistant sur le «peu de chances». Après 39 ans en politique, le maire de Lévis a annoncé officiellement mercredi qu’il poursuivra le travail jusqu’aux prochaines élections municipales, en novembre, mais qu’il ne sera pas sur les bulletins de vote pour un quatrième mandat consécutif.
Il l’a confirmé à l’hôtel de ville, devant tous ses conseillers, sauf une, Isabelle Demers, qui «a pris une petite semaine de vacances».
Le maire a affirmé que juste avant de se présenter devant les médias, il hésitait encore. «La réflexion s’est poursuivie jusqu’à la dernière minute», a-t-il confié. «Servir la population, c’est la plus belle chose qui puisse nous arriver.»
Ému
«Mon engagement sans limite m’amène à passer le flambeau au suivant dans l’intérêt de la communauté lévisienne», a affirmé M. Lehouillier, qui a été ému quand il a parlé des citoyens qu’il a rencontrés au fil des années et qui lui ont démontré de la reconnaissance.
D’ici novembre, il restera en poste et promet de faire son travail avec «la même énergie qui [l]’a caractérisé». Après, il veut prendre du temps avec sa famille et sa conjointe, Christiane Maheu, et faire des voyages à vélos à l’étranger.
La course à sa succession dans son parti s’enclenchera bientôt. Déjà, le maire a promis de n’appuyer aucun candidat à la chefferie. «Je fais totalement confiance à mon équipe», a-t-il dit, invitant ses concitoyens «à s’engager dans cette magnifique aventure» qu’est la politique. «C’est pas vrai que tout est sombre en politique. On vit de belles choses.»
Demers absente
L’absence de Mme Demers, qui a souvent été perçue comme une potentielle successeure et dauphine de M. Lehouillier, n’est pas liée à son choix de n’appuyer personne à sa succession, a assuré le maire. Le conjoint de Mme Demers était d'ailleurs présent dans la salle lors de l’annonce.
Le maire a affirmé qu’il soutiendra le candidat à la mairie choisi par Lévis Force 10 lors des prochaines élections, même s’il a soutenu: «Je ne me mêlerai pas de la campagne électorale. Je ne jouerai pas à la belle-mère.»
Engagement
L’engagement politique de M. Lehouillier a été applaudi par les élus et salué par le conseiller Michel Patry, qui est maire suppléant. «M. Lehouillier a livré ce qu’il avait dit qu’il livrerait aux citoyens de Lévis. [...] La Ville a progressé.»
Des conseillers de l’équipe du maire «réfléchissent» à se présenter à la chefferie, a-t-il révélé. Lui-même n’a pas voulu détailler ses intentions. Isabelle Demers n'a pas rendu l'appel du Journal.
Ce qu'ils ont dit
«Bravo et Merci Gilles!»
— François Legault, premier ministre du Québec, sur X
«On s’était promis, lui et moi, de ne pas développer nos villes dos au fleuve et j’ai pu compter sur un allié indéfectible. On n’était pas toujours d’accord et on l’a dit. Mais on a été capables de travailler ensemble. Ça a été un pilier de la communauté métropolitaine de Québec. Je ne peux que le remercier de sa contribution.»
— Bruno Marchand, maire de Québec
«Il faut le saluer. L’implication politique en général, et municipale en particulier, c’est exigeant [...] Il faut le remercier pour son engagement et pour le travail qu’il a fait pour la Ville de Lévis.»
— Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord
«Ça a été un complice de plusieurs réalisations importantes, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Il a fait beaucoup. [...] C'est quelqu'un qui a Lévis tatoué sur le coeur. J'ai quasiment un pincement aujourd'hui de voir une figure de cette envergure entreprend un virage.»
— Steven Blaney, ancien député conservateur fédéral de Lévis et candidat potentiel à la mairie
«Gilles, je l'appelle Monsieur Lévis, parce qu'il a beaucoup fait pour Lévis. C'est un homme qui va avoir marqué l'histoire de Lévis.»
— Bernard Drainville, ministre responsable de la Chaudière-Appalaches
«J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Clairement, c'est un gars qui est dédié pour sa communauté, sans l'ombre d'un doute. Je le salue.»
— Jonatan Julien, ministre responsable de la Capitale-Nationale
«On ne peut pas nier la contribution de M. Lehouillier à Lévis et à la région. L'histoire s'en souviendra assurément. Depuis son rôle de conseiller municipal en 1986 en passant par la fonction de député, puis trois mandats comme maire, il aura marqué le paysage de belles réalisations, dont principalement l'accès au fleuve et aux rivières qui traversent Lévis.»
— Serge Bonin, chef de Repensons Lévis et candidat à la mairie
— Avec la collaboration de Taïeb Moalla
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