Maillet est libéré de la pression
Il attendait son premier but avec le Rocket depuis un moment


Dave Lévesque
LAVAL | Philippe Maillet s’est couché avec plusieurs livres en moins, vendredi dernier. Le joueur de centre du Rocket de Laval s’était allégé de plusieurs livres de pression.
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Ayant amassé des points à la poche partout où il est passé, le joueur qui fêtait ses 31 ans lundi n’avait pas encore marqué en huit matchs quand il a réalisé un doublé dans une victoire de 5 à 3 du Rocket aux dépens des Marlies de Toronto, match ponctué d’une remontée de quatre buts sans réplique en troisième période.
«C’est sûr que ça fait du bien, surtout dans une victoire, a-t-il admis mardi. Compter deux buts dans une défaite, c’est le fun, mais ce n’est pas ça, le but. Là, c’était un peu poétique de compter mes deux premiers buts dans une victoire quand ça faisait quatre matchs qu’on perdait.»
«On espère qu’il va trouver de la constance pour pouvoir produire et aider les jeunes, a souligné l’entraîneur-chef, Jean-François Houle. On compte sur lui, surtout qu’Andersson [Lias] est blessé et on ne sait pas pour combien de temps. C’est sûr qu’il va avoir plus de temps de glace, c’est à lui de saisir l’opportunité.»
Pas facile
Maillet a récolté deux buts et deux passes en dix matchs, et ça ne le satisfait pas.
«Ça n’a pas été un début facile pour l’équipe et pour moi personnellement. Quand tu connais des moments difficiles et que l’équipe gagne, ça passe toujours un peu mieux parce que ça reste un sport d’équipe.
«Mais quand tu connais des moments difficiles et que l’équipe perd, je suis un vétéran qui joue pro depuis sept ou huit ans, alors j’ai plus de responsabilités qu’un joueur de première année.»
Il a dû composer avec la pression, celle qu’il s’impose à lui-même.
«Je me mets plus de pression sur les épaules. Je suis ultracompétitif et il n’y a personne qui me met plus de pression que moi-même.»
Équilibre
«C’est dur de trouver l’équilibre, reconnaît-il. J’ai de grosses attentes à chaque match et à chaque saison. Alors quand ça ne fonctionne pas, ça peut débouler vite.»
L’expérience permet toutefois à Maillet de demeurer philosophe face à ces 10 premières rencontres.
Pour lui, elles risquent de représenter une anecdote sur l’ensemble d’une saison de 72 rencontres.
«Sur une longue période, quand tu te mets de grandes attentes, la plupart du temps tu vas atteindre tes objectifs. Sur le court terme, ça fait plus mal, mais quand tu regardes le long terme, et on va s’en reparler à la fin de la saison, on va voir que les 10 premiers matchs, ce n’était pas si grave que ça, mais dans le moment c’est dur de s’en sortir, des fois.»
Adaptation
Après avoir disputé plus de 200 matchs dans la Ligue américaine à ses cinq premières saisons professionnelles, Maillet a pris le chemin de Magnitogorsk, en Russie, où il a disputé deux saisons dans la KHL.
Il a notamment terminé au 14e rang des marqueurs la saison dernière avec 22 buts et 31 passes en 66 matchs. Le retour en Amérique du Nord est venu avec une adaptation.
«La moitié des arénas ont de plus grandes glaces. Le jeu est plus axé sur le temps de possession. Ici, j’avais le feeling que j’avais tout le temps quelqu’un dans la face.
Il y a plus de pression sur l’échec avant et la rondelle bouge beaucoup plus vite, alors que là-bas, je pouvais avoir la ronde 10, 15 secondes parce que le jeu est plus passif. Une de mes forces est mon sens du jeu et au début, je ne pouvais pas autant m’en servir, mais de match en match, je me sens mieux.»