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Opinions

Magali Picard de retour de Dubai: «Elle a fait un trou dans la chaloupe du Front commun»

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TVA Nouvelles

2023-11-29T22:29:48Z
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Malgré son retour au Québec après une journée, le voyage de Magali Picard à Dubai pour la COP28 aura un impact au niveau de la perception des négociations entre le Front commun et le gouvernement selon les panélistes de l’émission «La Joute».

• À lire aussi: Négociations dans le secteur public: rencontre au sommet entre LeBel et le Front commun

La présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses (FTQ) a expliqué mercredi matin à son retour au pays avoir murement réfléchi avant de prendre la décision d’assister à la COP28 à Dubai.

«Que je sois ici ou à la COP28, le même travail va se faire, dit-elle. Je ne suis pas aux tables de négociation, il faut bien comprendre ça. Les quatre dirigeants du front commun ce n’est pas nous qui négocions. On a des équipes de négociation donc la négociation, elle continue comme elle se fait depuis un an, avant même mon arrivée comme présidente de la FTQ, les négociations avaient commencé avec Québec.»

L’analyste politique Yasmine Abdelfadel est d'avis que les négociations ont évolué dans la dernière année, et requièrent maintenant la présence de la présidente.

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«La vérité c’est que depuis un an il n’y a pas de grève, il n’y a pas de menaces de grève, et clairement il n’y avait pas de rencontre au sommet avec la présidente du Conseil du trésor, dit-elle. Elle aurait pu manquer cette rencontre-là.»

«Est-ce que c’était son rôle d’être à la COP28 au lieu d’être à cette rencontre-là, c’est ça la question aujourd’hui, mais je pense que madame Picard si on lui posait à la question à la sortie de cette rencontre si elle avait bien fait de rentrer pour y assister, je pense que son discours serait un peu différent», ajoute-t-elle.

De son côté, le commentateur politique Marc-André Leclerc qualifie la décision de Mme Picard comme étant «déconnectée».

«C’est un manque de jugement clair, et ils ont réfléchi cette décision, c’est ça le pire, soutient-il. À un moment donné quand tu dis que c’est historique [cette mobilisation], tu restes au Québec et tu écris l’histoire.»

«C’est quoi l’apport de la FTQ dans la COP depuis 2015, demande-t-il. Moi, être un syndiqué de la FTQ, je serais vraiment fâché. Il y a 70 000 personnes à Dubai cette semaine, c’était quoi l’apport de Magali Picard? Il n’y en a pas d’impact de la FTQ là-bas, même si l’environnement c’est important.»

Selon M. Leclerc, le vent commencerait à tourner en faveur du gouvernement au niveau de l'opinion publique en raison de ce voyage.

«Là elle est revenue et elle est chanceuse, parce qu’elle aurait manqué la rencontre avec Mme Lebel, mentionne-t-il. C’était la leader la plus charismatique du front commun, elle a fait un trou dans la chaloupe du Front commun et présentement, en quelques heures, le momentum a changé.»

«Madame Lebel présentement elle a le momentum, donc le gouvernement, c’est le temps de se déniaiser, continue-t-il. Go, go, go! Vous avez tout ce qu’il faut pour avoir une entente dans les prochains jours.» 

Yasmine Abdelfadel estime cependant que l’impact de son voyage rapide se fera cependant uniquement ressentir au niveau des perceptions.

«Visiblement, elle a fait un grand détour Montréal-Québec en passant par Dubai, c’est à peu près ça l’impact de son voyage, avance-t-elle. Mais au niveau de la perception, de la mobilisation sur le terrain, les syndiqués qui regardent ça, c’est là où madame Picard, elle s’est nui, mais au-delà de ça, il n’y a pas eu un impact majeur sur les négociations.»

Voyez l’échange complet des «jouteurs» dans la vidéo ci-dessus

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