Ukraine : Macron va parler à Biden et n’exclut pas d’aller en Russie

AFP
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il allait s’entretenir de la crise en Ukraine avec son homologue américain Joe Biden «dans les prochaines heures» et qu’il n’excluait pas de se rendre à Moscou pour tenter de trouver une solution diplomatique.
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Dans la soirée, l’Élysée a annoncé que le président français allait avoir un nouvel entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine jeudi à 18 h française. Le chancelier allemand Olaf Scholz a indiqué de son côté qu’il se rendrait «bientôt» à Moscou.
«Je suis très préoccupé par la situation sur le terrain», a déclaré le président français à Tourcoing, dans le nord de la France, en marge d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE.
«La priorité pour moi sur la question ukrainienne et le dialogue avec la Russie est une désescalade et de trouver les termes politiques d’une sortie de crise qui passe par la capacité à avancer sur les bases des accords de Minsk», a-t-il ajouté devant la presse.
Il a précisé qu’un éventuel déplacement à Moscou, et peut être à Kiev, dépendrait «de l’avancée de (ses) discussions dans les prochaines heures».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui annoncé dans la soirée qu’un voyage à Moscou était programmé pour «bientôt».
«Je n’exclus rien parce que je pense que le rôle de la France, tout particulièrement avec la présidence (du Conseil de l’UE) ce semestre, est d’essayer de construire cette solution commune», a ajouté M. Macron, qui s’est entretenu à plusieurs reprises ces derniers jours avec les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Selon la présidence française, M. Macron est «persuadé» de la «nécessité du dialogue direct» avec son homologue russe, car «cela permet d’avoir des avancées». «C’est important pour l’Ukraine, car M. Zelensky n’a pas ce dialogue direct», souligne la même source.
L’intérêt d’une visite à Moscou «est d’» évaluer la menace, sonder la situation pour éviter qu’on arrive là où on veut pas en arriver», selon la présidence.
Un membre de son entourage a également indiqué la possibilité d’un entretien téléphonique entre les dirigeants français, allemand et polonais, voire une visite à Berlin d’ici la fin de la semaine, qu’Emmanuel Macron avait évoquée mardi.
Une réunion des conseillers diplomatiques en format dit «Normandie», regroupant la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France», est aussi une possibilité après une précédente rencontre à Paris la semaine dernière.
«Il n’y aura pas d’ordre de sécurité et de stabilité pour notre Europe si les Européens n’ont pas la capacité de se défendre» et celle «de construire une solution commune avec tous leurs voisins, dont les Russes», a réitéré Emmanuel Macron.
Les Occidentaux multiplient les avertissements à la Russie qu’ils soupçonnent de vouloir envahir l’Ukraine.
Les États-Unis ont ainsi annoncé mercredi l’envoi de 3 000 soldats américains supplémentaires en Europe de l’Est, une décision dénoncée comme «destructrice» par Moscou.
Mardi, Emmanuel Macron avait expliqué que, avant de déclarer sa candidature à la présidentielle d’avril, il voulait attendre que soient dépassés «la phase aigüe de l’épidémie de Covid-19 et le pic de la crise géopolitique» liée à l’Ukraine.