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Monde

Macron et Le Pen reprennent leur duel à distance

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Agence France-Presse

2022-04-21T16:31:19Z
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Les deux finalistes du scrutin présidentiel en France, le sortant centriste libéral Emmanuel Macron et son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen, ont retrouvé jeudi le terrain pour travailler l'électorat populaire dans les 48 dernières heures de campagne, au lendemain de leur débat télévisé.

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À trois jours du second tour, pour lequel le report des voix des électeurs de gauche est crucial, chacun a choisi des déplacements dans des régions populaires, en réponse à la première préoccupation des Français, le pouvoir d'achat, grevé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.

Emmanuel Macron est allé dans l'après-midi à la périphérie de Paris, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de la métropole qui a voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon à plus de 49%. Le président sortant est venu parler des «logements insalubres et de la rénovation urbaine».

AFP
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Il a dit avoir voulu «envoyer un message d'ambition et de considération à tous les quartiers» à forte population d'origine immigrée, «trop souvent stigmatisés», dont les «habitants sont une chance pour la République».

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Marine Le Pen était pour sa part dans les Hauts-de-France (Nord), où elle est arrivée en tête.

Après un arrêt à la mi-journée à Roye, où elle s'est présentée comme la candidate de la «France qui travaille», face à des transporteurs déplorant la hausse des prix des carburants, elle tiendra dans la soirée sa dernière réunion de campagne à Arras.

Dans cette réédition du duel de 2017, M. Macron est toujours crédité de 54 à 56,5% des intentions de vote, bien loin des 66,1% de son élection.

AFP
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Macron offensif, Le Pen défensive 

Le débat télévisé d'entre-deux tours mercredi soir a réuni 15 millions de téléspectateurs.

Après une performance désastreuse en 2017, Marine Le Pen a cette fois mieux résisté, mais Emmanuel Macron a dominé les échanges, selon la plupart des commentateurs.

«Macron à l'attaque, Le Pen en défense», résume le quotidien populaire Le Parisien, tandis que pour journal de droite Le Figaro «Macron domine, Le Pen tient le choc» dans des échanges qui révèlent «un antagonisme irrémédiable».

AFP
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Les deux candidats ont croisé le fer sur le pouvoir d'achat, l'âge de la retraite, Marine Le Pen s'employant à apparaître proche des préoccupations de ses concitoyens aux fins de mois difficiles, face à un Emmanuel Macron dont elle a dénoncé le bilan économique «très mauvais» et un bilan social «encore pire».

Assumant les résultats de son action, le chef de l'État lui a opposé de nombreux chiffres, dénonçant un programme n'ayant «ni queue ni tête».

Il l'a aussi accusée d'attiser «la guerre civile» avec son projet d'interdiction du voile islamique dans l'espace public.

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C'est sur l'Ukraine que les échanges ont été les plus vifs, M. Macron accusant son adversaire de dépendre du président russe Vladimir Poutine en raison d'un prêt contracté en 2017 par son parti auprès d'une banque réputée proche du Kremlin. Mme Le Pen s'est déclarée «totalement libre» de toute influence.

Elle a également rejeté les soupçons de M. Macron de vouloir encore faire sortir la France de l'Union européenne (UE).

«Arrogant» contre «inquiétante»  

Trois des principaux dirigeants de l'UE, les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, espagnol Pedro Sanchez et portugais Antonio Costa, ont pris implicitement position pour M. Macron dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde.

«Le choix auquel le peuple français est confronté est crucial pour la France et pour chacun d'entre nous en Europe. C'est le choix entre un candidat démocrate (...) et une candidate d'extrême droite», écrivent-ils sans les nommer, dénonçant les accointances des populistes et de l'extrême droite en Europe avec M. Poutine.

Le débat ne semble pas dans l'immédiat avoir fait beaucoup bouger les lignes ou la perception des deux adversaires. Sur 671 téléspectateurs interrogés par l'institut Elabe, 50% ont jugé, M. Macron «arrogant», contre 16% pour Mme Le Pen, considérée comme «inquiétante» par 50%, contre 25% pour le président sortant.

Pour Élodie, une infirmière de 38 ans de Rennes (Ouest), «Marine Le Pen s'est mieux maîtrisée qu'il y a cinq ans». Mais cette électrice de Jean-Luc Mélenchon «préfère encore Macron à l'extrême droite».

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Yoann Jonnaux, et préparateur cariste de 34 ans rencontré par l'AFP à Roye, se dit «confiant» sur les chances de victoire de Mme Le Pen, sa candidate : «Son programme est un peu plus élaboré qu'en 2017 et moins "hard"».

Un cadre dans l'informatique à Bordeaux (Sud-Ouest), Nicolas Retoret, 42 ans, confie ne pas encore savoir s'il votera blanc, reprochant à M. Macron d'avoir parfois donné l'impression d'«être le professeur de la classe parlant à sa mauvaise élève».

«Je pense que si le débat s'était mal passé pour lui, je serais allé voter pour lui dimanche», explique-t-il.

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