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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Ma vie est finie»: sa maison détruite par un immense arbre lors d’un abattage raté

L'immense arbre est tombé directement sur la maison de Daniel Delisle, à Pointe-Calumet

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-06-30T04:00:00Z
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Un résident des Laurentides a tout perdu et est inconsolable depuis qu’un immense arbre s’est écrasé sur sa maison lors d’un abattage raté dont les images ont fait le tour du monde.

«Je n’arrête pas de brailler. J’étais heureux ici, mais là, ma vie est finie», sanglote Daniel Delisle, rencontré par Le Journal samedi.

Depuis 20 ans, il est locataire d’une maison devenue tristement célèbre le 23 juin dernier.

Ce jour-là, une entreprise d’émondage est venue en matinée abattre l’imposant arbre qui trônait à quelques mètres de sa demeure à Pointe-Calumet, dans les Laurentides.

Daniel Delisle devant la maison où il vivait depuis 20 ans qui est complètement détruite depuis qu'un arbre est tombé sur sa maison lors d'un abattage raté le 23 juin dernier.
Daniel Delisle devant la maison où il vivait depuis 20 ans qui est complètement détruite depuis qu'un arbre est tombé sur sa maison lors d'un abattage raté le 23 juin dernier. PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Des images tournées par son voisin Steven Henry montrent les travailleurs qui coupent l’arbre par la base de son tronc. Or, quand la coupe est presque achevée, l’arbre tombe du mauvais sens pour finalement s’écraser sur la maison.

«Je pensais que ça allait être une belle exécution. [...] Mais quand j’ai vu l’arbre tomber, j’ai capoté pour mon voisin et mon propriétaire», relate M. Henry.

Sa vidéo a depuis été vue des millions de fois après avoir été abondamment relayée sur les réseaux sociaux.

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«Je n’ai plus rien»

Mais derrière ces images spectaculaires se cache la profonde détresse de Daniel Delisle.

L’homme de 65 ans n’était pas chez lui lorsque la catastrophe est survenue. C’est son frère qui lui a annoncée au téléphone.

Le bâtiment n’a visiblement eu aucune chance.
Le bâtiment n’a visiblement eu aucune chance. PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL

«Je lui ai dit: "Arrête de me niaiser". Quand je suis arrivé ici, j’ai pleuré. Depuis, je suis tellement nerveux. Je fais une dépression, souffle-t-il. J’ai besoin de dons. Je vis maintenant dans une petite roulotte, avec un petit frigo. Il faut que je m’habille, je n’ai plus rien.»

L’homme de 65 ans vit avec une pension de 1000$ par mois qu’il utilisait pour payer son loyer de 950$. Il réussissait à manger notamment grâce à l’aide de ses proches.

Comble de malheur, il n'avait pas d'assurance habitation. Son seul espoir réside dans une possible couverture des assurances de l’entreprise d’émondage.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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M. Delisle n’a pas d’économies, puisqu’il a été invalide pour la majorité de sa vie après une chute et un accident de voiture qu’il a subi vers la fin de son adolescence.

Pour l’appuyer, ses proches ont lancé une campagne de sociofinancement au cours des derniers jours.

Daniel Delisle vit depuis dans une roulotte à quelques mètres de la maison sinistrée avec sa chienne, Bella.
Daniel Delisle vit depuis dans une roulotte à quelques mètres de la maison sinistrée avec sa chienne, Bella. PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Beaucoup de questions

Malgré son état de santé, M. Delisle a été en mesure de rénover lui-même à son rythme une bonne partie de la maison pour la mettre à son goût avec les années. Ainsi, il est profondément attaché à la résidence, même s’il n’en est pas propriétaire.

La maison avant d'être détruite.
La maison avant d'être détruite. PHOTO FOURNIE PAR SYLVAIN PRÉVOST

«Je ne sais pas qu’est-ce qui se passe. Est-ce qu’ils vont rebâtir? Moi je ne veux pas m’en aller d’ici. Toute ma vie est ici», s’inquiète-t-il.

M. Delisle se demande, depuis les événements, comment l’entreprise d’émondage a pu commettre une erreur aussi coûteuse.

PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL
PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL

«Je ne comprends pas pourquoi ils l’ont coupé par le bas, un arbre aussi gros et aussi vieux. Pourquoi n’ont-ils pas coupé l’arbre en descendant? Quand tu coupes un monstre de même, dans ma tête, tu le coupes branche par branche», avance-t-il.

Il a été impossible pour Le Journal de joindre l’entreprise embauchée pour l’émondage de l’arbre.

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