Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Ma rencontre avec Pat Brisson en vrac: le futur DG, le papa impuissant et le hockey junior canadien

Photo JOJO HOFFMAN
Partager
Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-10-13T04:00:00Z
Partager

LOS ANGELES | Je suis convaincu que Pat Brisson finira par accepter de devenir directeur général dans la LNH.

Ça fait longtemps qu’il pourrait l’être, mais il a toujours refusé.

Je l’ai talonné. Avec ce que l’ancien agent Kent Hughes est en train d’accomplir à Montréal, ça ne te tente pas encore plus?

«J’ai vu Pierre Lacroix le faire, c’était une de mes idoles. Là, il y a Hughes et Bill Zito [Floride, également ancien agent]. C’est sûr que les agents ont certains avantages que d’autres n’ont pas pour devenir directeurs généraux. Je te dirais qu’on a une bonne équipe ici avec l’agence.»

Photo MARTIN ALARIE
Photo MARTIN ALARIE

Je l’arrête. Il commençait à parler comme un politicien. Je lui dis: «Hey, tu vas finir par être DG dans la LNH le fond, c’est sûr?»

«La vie, c’est plein d’options. Honnêtement, je n’ai pas de réponse. Mais ce serait immature pour moi de te dire non. Pour bien faire mon travail, je me suis toujours placé dans la peau d’un DG. Il y a 30 ans, je m’imaginais en train de gérer les Kings à l’époque de Gretzky. Je m’imaginais aussi gérer le Canadien quand c’était Bob Gainey le directeur général.»

Après tout, il a 60 ans. «Je suis sur le neuf de retour, dit-il. Mais 60 ans, c’est le nouveau 45!»

Publicité

«Et tu serais un bon directeur général, Pat?»

Sourire en coin, il me répond sans hésiter. «J’ai confiance en mes moyens. J’ai très confiance en mes moyens.»

Ses deux garçons ont quitté le nid familial, et il a pas mal tout accompli ce qu’il pouvait accomplir comme agent. Ça l’intéresse. Bref, à mon avis, ça s’en vient. Mais c’est uniquement ma perception.

Agent puissant, papa impuissant

Pat Brisson est peut-être un agent très puissant, mais comme papa de joueur de hockey, ça ne change absolument rien. Il est un spectateur impuissant comme n’importe quel parent.

Son fils Brendan a été un choix de première ronde pour Vegas en 2020. Il a été échangé aux Rangers en mars dernier. Son début de carrière n’est pas évident alors qu’il tente de s’imposer dans la ligue américaine après 2 buts en 24 matchs dans la LNH. Son premier filet, c’était contre Crosby et les Pingouins.

La photo est dans le bureau à Pat, qui m’en parle avec de l’émotion. Crosby, un client qui a marqué sa carrière d’agent, est l’idole du Brendan qui était un gamin quand il l’a rencontré. C’était donc assez émouvant pour la famille Brisson quand il a marqué son premier but contre son grand frère en quelque sorte.

-
-

Le paternel admet que c’est très difficile de faire la différence entre l’agent et le papa.

«Je suis encore le papa avec son petit gars. C’est tellement difficile pour moi, c’est mon enfant. Je dois éviter d’être trop émotif, car je suis un agent. Je ne peux pas agir comme un autre père même si j’en ai envie souvent. Tu sais, je l’ai garroché souvent dans le mur, la manette de ma télé, car mon fils ne jouait pas sur l’avantage numérique», lance-t-il en riant.

«Je dois faire attention, je dois gérer mes émotions.»

Photo fournie par PAT BRISSON
Photo fournie par PAT BRISSON

Il investirait dans le hockey junior canadien

S’il n’était pas agent et que les règles le lui permettaient, Pat Brisson investirait dans un club de hockey junior canadien.

S’il me dit ça, c’est pour exposer à quel point il croit que les nouvelles règles de la NCAA vont aider notre hockey junior et non l’inverse.

En fait, il pense exactement le contraire de moi sur ce sujet.

«Je pense que c’est excellent, ce qui est arrivé. Vous allez avoir les meilleurs joueurs au monde à 16, 17 et 18 ans. Moi, je les sortais du Canada. Mais plus maintenant. Le hockey junior canadien deviendra la plateforme parfaite pour ces âges-là. Après, ceux qui seront prêts iront dans la LNH; et les autres, dans la NCAA.»

Je suis d’accord avec lui. Je trouve juste dommage que notre hockey ne puisse retenir les meilleurs joueurs de 19 ans. Et je déplore que les universités canadiennes n’aient pas réussi à développer un réseau qui peut rivaliser avec celles américaines.

Publicité
Publicité