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L'article provient de TVA Sports

Ma première vraie soirée de boxe

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Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-06-28T06:25:52Z
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C’est gros ce qui se passait pour Québec au Centre Vidéotron vendredi soir.

Quatre ceintures en jeu, diffusion dans 30 pays et de l’intérêt qui vient de partout dans le monde pour ma belle ville de Québec.

Sur ESPN en Amérique latine, en Pologne, en France, en Slovaquie, partout dans le monde, ça montrait des images de Québec.

Il y avait quelque chose de spécial dans ma ville vendredi soir.

«Québec est devenu LA place dans le monde pour présenter des combattants de la francophonie», a lancé un journaliste américain.

C’est flatteur quand même.

Et ESPN «adore» que ce soit à Québec, nous précise le promoteur du gala d’Eye of the Tiger, Camille Estephan.

«Ils trouvent que les gens sont bruyants, que ça se diffuse bien au Centre Vidéotron et que les images à Québec sont toujours magnifiques», poursuit-il.

Effectivement, à Québec, c’est toujours moins feutré qu’à bien des endroits. 

Ça se passe à Québec maintenant

Pour les combattants, c’est le même son de cloche. Christian Mbilli est en train de faire du Centre Vidéotron sa maison pour combattre. Et ça va continuer ainsi, assure Camille Estephan. 

Je dois l’admettre. Je ne suis pas un connaisseur de boxe. C’était ma première fois, comme membre des médias, pour un gala professionnel.

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Vincent Ethier
Vincent Ethier

Prenez quelqu’un de végane et invitez-le dans le meilleur steakhouse en ville. C’est un peu ce qui m’est arrivé vendredi soir. J’exagère. J’adore le steak.

Mais, comme chroniqueur qui a passé une autre année à condamner les bagarres dans la LNH, me voilà au cœur d’un énorme gala de boxe.

Le woke à la boxe

Je suis contre les bagarres au hockey parce que ça n’a pas de lien avec le jeu du hockey et que des commotions sont subies notamment à cause de cet aspect qui n’a pas de lien avec le jeu du hockey.

La boxe, c’est différent. L’objectif, c’est même de tout faire pour que ton adversaire subisse une commotion cérébrale. Ça n’a pas vraiment de sens. Mais c’est ça le jeu. Tout le monde est d’accord. Tout le monde est prévenu.

Bref, trêve de mon wokisme. Aussi bien profiter de la soirée, et j’ai eu du fun en batinse.

Vincent Ethier
Vincent Ethier

C’est vrai que les gens de Québec ont été gâtés. Les combats de championnat du monde se succédaient sans qu’on ait le temps d’aller se chercher un popcorn ou d’aller au petit coin.

Y a aussi toutes les traditions de la boxe figées dans le temps qui m’impressionnent toujours. Le monde est chic, de grosses pointures y assistent, le silence est pesant quand les boxeurs s’étudient, les vieux fonctionnaires de la Régie des alcools, des courses et des jeux maraudent autour du ring. Sans oublier la mannequin qui nous indique à quel round on est rendu.

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C’est fou

Quel sport de malade quand même! C’est vraiment le sport qu’on aime regarder, mais qu’on a le moins le goût de faire. Ça doit aider à rendre ça captivant.

J’étais à quelques mètres du ring. J’avais une bonne vue pour le KO subi par le Slovaque Zsolt Osadan dès le premier round contre John Orobio.

Le gars en a reçu une directement sur la noix et est tombé comme une mouche qu’on assassine dans la porte patio. Il s’est relevé et titubait comme s’il était saoul mort. Ses jambes tremblantes ne semblaient pas du tout d’accord avec sa décision d’essayer de se tenir debout.

Courtoisie Eye of the Tiger/Vincent Ethier
Courtoisie Eye of the Tiger/Vincent Ethier

Avec l’aide des cordes et de l’arbitre, il a regagné son coin en regardant son coach et en lui faisant un non de la tête, triste, avec l’air de s’excuser. C’était un peu touchant quand même. Le gars venait de subir une solide commotion cérébrale, et sa réaction instinctive était de partager sa déception du résultat avec son équipe.

L’ours en talons hauts

J’étais aussi aux premières loges pour le KO de Steven Butler contre le Mexicain Jose de Jesus Macias. Le gars est allé au sol et s’est relevé avec autant de stabilité qu’un ours en talons hauts. L’arbitre l’a regardé, lui a demandé de s’avancer. Tout était beau, ç’a recommencé.

Il s’est passé quoi d’après vous? Butler a aussitôt senti le sang, comme un requin, et est allé le détruire en tournant son bras comme une éolienne. «Mais pourquoi ne pas lui avoir donné quelques secondes de plus pour voir s’il était OK? Ce n’est pas controversé comme décision de l’arbitre?» ai-je demandé à des collègues des médias qui suivent la boxe. On m’a répondu que c’était limite, mais bien correct et pas si anormal.

Photo VINCENT ETHIER
Photo VINCENT ETHIER

En coulisses, j’ai croisé aussi Christopher Guerrero et Sandy Messaoud. Les deux se sont livré un furieux combat de 10 rounds. Ils avaient tellement l’air de vouloir s’arracher la tête. Je pensais quasiment qu’ils allaient se rejoindre dans le stationnement après. Mais les deux fraternisaient tout poliment après le combat, derrière les rideaux. Ça fait partie de la beauté de ce sport.

Il y a le combat des poids lourds aussi impliquant le géant Makhmudov qui était plus qu’impressionnant. Quand tu es assis tout près, tu comprends encore mieux la force des frappes. Chaque coup peut détruire des os. Et ça s’entend.

Puis Mbilli... Ça n’avait pas de sens. Le boxeur est poli et mature. C’est un bon garçon. Et quand le combat commence, boum, c’est infernal pour l’autre gars. Le pauvre Polonais avait l’air d’un spectateur. Il a applaudi à la fin. Il ne faut pas connaître tant que ça la boxe pour comprendre que Christian Mbilli a quelque chose de spécial et d’inarrêtable.

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