Ma mère est une criminelle!


Richard Martineau
Je ne l’ai jamais dit, de peur d’être jugé, mais ma mère est une dangereuse criminelle.
En effet, elle habite dans une résidence privée pour personnes âgées.
Et tous les samedis, elle paie un petit montant pour aller jouer au bingo à sa résidence.
Or, selon la Régie des alcools, des courses et des jeux, les RPA ne peuvent obtenir un permis pour organiser des bingos payants, car elles ne sont ni des organismes de charité ni des organismes religieux.
Tu t’es improvisé pasteur et tu organises des soirées de bingos pour «financer» ton église bidon que tu as ouverte au-dessus d’un Subway?
Pas de problème!
Crie «B-6» tant que tu veux!
Tu es une RPA et tu organises des bingos à deux piasses pour désennuyer tes résidentes?
On te traite comme si tu étais Al Capone, que tu avais monté un alambic dans ton bain et que tu rendais les gens aveugles en leur vendant de l’alcool frelaté fait avec un savant mélange de cire à plancher et d’apprêt à peinture.
La loi, c’est la loi!
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Appelez le SWAT!
Des propriétaires de piscines se font taper sur les doigts par des fonctionnaires municipaux zélés parce que les barreaux de la clôture qu’ils ont installée autour de leur piscine sont espacés de 10,16 centimètres, et non de 10 centimètres.
Ça, c’est 1,6 millimètre de trop.
Pas deux, non.
Un point six.
Encore plus étroit que l’esprit des fonctionnaires municipaux.
Je ne sais pas vous, mais moi, si j’étais le maire de leur ville, j’enverrais tout de suite le SWAT.
Allez, hop, la face contre terre et les menottes dans le dos!
Pendant ce temps, à Montréal, des agités du bocal qui croient que les terroristes du Hamas sont les meilleurs alliés des gais défoncent des vitres avec des barres de fer devant des policiers qui gardent leurs mains dans leurs poches.
Ben coudonc.
Il y a quelques années, un fonctionnaire muni d’un ruban à mesurer m’a tapé sur les doigts, car la hauteur du garde-corps de la galerie arrière de ma maison dépassait la limite permise d’un centimètre.
Pendant ce temps, mon voisin hassidique construisait une cabane en bois sur son balcon sans même avoir lu les règlements municipaux et sans avoir fourni le moindre plan à la Ville.
A-t-il été embêté?
Non, car il construisait son «nique à feu» pour des raisons religieuses.
J’ai eu beau répéter au fonctionnaire que j’avais sacré tout le long de la construction de ma galerie, priant autant saint Ciboire que saint Criss et saint Calvaire, rien à faire, j’ai dû rappeler mon entrepreneur et ressortir mon carnet de chèques.
Parce que, voyez-vous, la loi, c’est la loi.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Cachez les enfants!
Tous les jours, il y a des absurdités comme ça.
Parlez-en aux propriétaires de restaurants qui se font régulièrement écœurer par des fonctionnaires à cause de la largeur de leurs fougères.
Le cinéma nous a présenté plusieurs monstres horrifiants ces dernières années.
Jason avec son masque de hockey, Freddy avec ses lames, Leatherface avec sa scie à chaînes...
Mais aucun n’est aussi épeurant que Jean-Paul avec son crayon.