«Lutte. Le Québec dans l’arène»: histoire et spectacle dans la même exposition

Histoires méconnues ou oubliées, arcades, objets de collection: tout ce qui est fascinant à propos de la lutte est regroupé dans la nouvelle exposition Lutte. Le Québec dans l’arène, au Musée de la civilisation de Québec.

Deux semaines après la première mondiale de SLAM! Au Théâtre Le Diamant, un spectacle qui marie lutte et cirque, Robert Lepage et Ex Machina remontent dans le ring pour une exposition complète et divertissante à propos de ce spectaculaire sport de combat.

Le dramaturge québécois et son équipe, accompagnés par les membres du Musée de la civilisation de Québec, ont convié les médias, mardi, à une visite de ce circuit qui a pris trois ans à mettre sur pieds.

«Nous les artistes, on se prend pour des pionniers parce qu’on a fait des tournées internationales. Ce qu’on ne sait pas, c’est qu’il y avait des lutteurs québécois qui faisaient la même chose bien avant nous», lance humblement Robert Lepage, passionné de lutte depuis sa tendre enfance.

Avec ses cinq stations comprenant des artéfacts de la Grèce antique, des séquences d’entrevues de Maurice «Mad Dog» Vachon, des arcades fonctionnelles des années 1990, et même des hologrammes vivants de lutteurs québécois d’aujourd’hui en pleine action, Lutte. Le Québec dans l’arène rend un hommage digne de ce nom à cette discipline.

Pour chaque parcelle de divertissement et de spectacle exposée, on propose également les contextes historiques qui y sont rattachés. De l’époque de Louis Cyr aux années où la souveraineté du Québec était un sujet chaud, jusqu’à l’apparition de la lutte à la télévision partout dans le monde, cette visite est un beau moyen d’approfondir sa culture sans longueurs ou temps morts.

363 fois merci à ce collectionneur

Des 493 objets exposés dans le cadre de Lutte. Le Québec dans l’arène, 363 appartiennent à l’ex-lutteur et collectionneur montréalais, Jean-François Leduc. Si ce nombre paraît énorme, dites-vous qu’il ne représente que 5% des objets à thématique de lutte qui se trouvent chez lui.

«Au début, ils voulaient toute ma collection: c’était beaucoup trop», raconte en riant celui dont la valeur de la collection complète est évaluée à plus de 300 000$.

Ce sont finalement les objets rétro du collectionneur qui se sont retrouvés dans les vitrines de l’exposition. De tout ce qu’il a prêté au Musée de la civilisation, ses figurines de lutteurs élastiques appelées «stretch» ont été les plus dures à laisser partir. Les huit modèles originaux de ces figurines, parues dans les années 1980, peuvent aujourd’hui valoir près de 400$ l’unité.

«Je n’ai pas été capable d’en avoir au moment où elles sont sorties. [Avant de les prêter] ça ne faisait pas longtemps que j’avais les huit», explique celui qui montait dans le ring sous le nom Firestorm. «J’étais nerveux de voir comment ils allaient les exposer, mais je suis content de voir qu’ils les ont laissées dans les boîtes», raconte-t-il, avec un rire de soulagement.

L’exposition Lutte. Le Québec dans l’arène est présentée jusqu’au 20 avril 2025, au Musée de la civilisation de Québec.