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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Lutte contre l’apartheid: «Mulroney nous a donné l’espoir», confie le haut-commissaire sud-africain

Le Canada avait imposé des sanctions économiques à l’Afrique du Sud en raison de l’apartheid en 1985

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Audrey Sanikopoulos

2024-03-22T23:30:00Z
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À l’occasion des funérailles d’État de Brian Mulroney, qui ont lieu ce samedi 23 mars, Le Journal publie un grand dossier hommage qui vous permet de revivre des moments marquants de sa vie.


Plus de 30 ans après la fin de l’apartheid, les Sud-Africains continuent de célébrer le «courage» de l’ancien premier ministre, Brian Mulroney, qui a su leur donner l’espoir que leur lutte était entendue à l’international.

«Lorsque vous êtes opprimés, lorsque vous subissez la violence de l’État, vous ne vous sentez ni entendus ni vus. Vous vous sentez seuls. Mulroney nous a donné l’espoir de croire que nos vies comptaient», s’est remémoré Rieaz Shaik, actuel haut-commissaire de l’Afrique du Sud au Canada .

Militant antiapartheid, M. Shaik a été emprisonné pendant neuf mois en 1985 parce qu’il était membre du Congrès national africain, un parti politique qui défendait les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche.

«Quand Mulroney a relevé le défi de défendre la liberté des Sud-Africains en imposant des sanctions, il a fait preuve d’un énorme courage à l’époque du silence et de la complicité avec le gouvernement de l’apartheid», a-t-il soutenu.

L’art de la diplomatie

À peine un an après être devenu premier ministre en 1985, M. Mulroney s’est présenté à la tribune des Nations unies, à New York, pour annoncer qu’il serait prêt à imposer des sanctions à l’Afrique du Sud si le gouvernement ne mettait pas fin au régime.

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  • Écoutez l'hommage de Luc Lavoie au micro de Yasmine Abdelfadel via QUB :

«Cela a été un moment charnière dans la campagne internationale contre l’apartheid», a expliqué Razia Saleh, archiviste à la fondation Mandela.

Car une «mentalité ancrée d’acceptation du système de l’apartheid» existait à l’époque, a rappelé Ferry de Kerckhove, alors directeur des relations économiques et commerciales au ministère des Affaires étrangères.

Face à la première ministre britannique, Margaret Thatcher, et au président américain, Ronald Reagan, M. Mulroney a fait campagne auprès des autres pays pour isoler l’Afrique du Sud.

«Mme Thatcher a finalement dû céder», a indiqué l’ancien diplomate.

Le respect de Mandela

Même confiné derrière les barreaux, Nelson Mandela était au courant des positions prises par le premier ministre canadien, à tel point que le Canada a d’ailleurs été l’un des premiers pays qu’il a visités après sa libération en 1990.

Brian Mulroney aux côtés de Nelson Mandela, le 18 juin 1990, à Toronto.
Brian Mulroney aux côtés de Nelson Mandela, le 18 juin 1990, à Toronto. Photo d'archives, Agence QMI

«Lorsque Mandela a remercié le peuple canadien, et en particulier le premier ministre Mulroney, il l’a fait avec beaucoup de reconnaissance et de respect», a souligné Mme Saleh depuis Johannesburg.

Ce sentiment était aussi partagé par les Sud-Africains, dont le gouvernement a remis à Brian Mulroney l’Ordre d’O.R. Tambo, la plus haute distinction accordée à un étranger pour sa contribution au pays, en 2015.

Nelson Mandela a visité le Canada après sa libération pour remercier Brian Mulroney d’avoir lutté contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Nelson Mandela a visité le Canada après sa libération pour remercier Brian Mulroney d’avoir lutté contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud. PHOTO FOURNIE PAR Bill McCarthy
«Toujours reconnaissants»

«Le peuple et le gouvernement canadiens ont joué un rôle central dans la lutte contre l’apartheid et je pense que nous en serons toujours reconnaissants», a avancé l’archiviste.

«Le courage de Mulroney est ce dont le mon-de a besoin aujourd’hui», a de son côté philosophé le haut-commissaire.

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