Guerre en Ukraine: l’UPA craint un effet domino sur le prix de nombreux produits

Francis Halin et Jean-Michel Genois Gagnon
L’Union des producteurs agricoles (UPA), qui se dit touchée par le sort des agriculteurs ukrainiens, craint que le conflit armé ait des répercussions sur le prix de plusieurs biens.
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« Il y aura un impact chez les consommateurs par rapport au prix. Naturellement, si le blé est une rareté, il va y avoir des impacts au niveau des farines et sur tout l’ensemble », a prévenu en entrevue au Journal Martin Caron, président de l’UPA.
« Dans les légumes et dans le bétail, va falloir trouver une façon de faire pour passer ces charges-là », a-t-il expliqué à propos des coûts de production.
Pain
Hier, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, a aussi dit que le prix du pain pourrait gonfler.
Ces derniers jours, la guerre en Ukraine a fait planer un nuage noir dans le ciel des agriculteurs, qui appréhendent des conséquences dans le marché.
Fertilisants
Même si les cultivateurs vont probablement pouvoir gagner plus d’argent en vendant leur blé plus cher, ils se feront vite rattraper de l’autre bord parce que le prix de leurs intrants de potasse risque d’exploser encore plus.
« Même si je vends mon grain plus cher, je vais avoir eu un coût de production beaucoup plus élevé. Je ne serai pas plus gagnant au bout de la ligne », souligne le patron de l’UPA.
Équipements et pièces
Pour ne rien arranger, le conflit actuel rendra également plus difficile l’accès à certains équipements agricoles et à leurs pièces, qui viennent de la région.
À l’UPA, on se prépare aussi à ce que certaines entreprises de fertilisants profitent de la situation pour augmenter les prix de leurs produits vedettes.
« Nous, les producteurs, on est pris là-dedans. C’est là qu’il y a un malheur spéculatif », dénonce le numéro 1 de l’UPA.
Pour Martin Caron, ce qui importe cependant avant tout en temps de guerre, c’est la sécurité de ses semblables en Ukraine pris en étau dans le conflit.
« On a une pensée pour les agriculteurs ukrainiens. Quand tu te fais bombarder tes terres ou tes bâtiments, tu dois repartir à zéro. Voyons donc. Ça doit être vraiment l’enfer », soupire l’agriculteur.
Près de 30 % des exportations mondiales de blé et d’orge viennent d’Ukraine et de Russie, ce qui risque de déstabiliser le marché, souligne Martin Caron.