Lulu Hughes explique comment elle a su rester positive lors de ses batailles contre des cancers
Carolyn Richard
La chanteuse Lulu Hughes est aujourd’hui une fière survivante du cancer. Très reconnaissante de s’en être sortie, elle avait besoin de donner pour la cause. Ambassadrice de la fondation Ride de Filles, elle en est devenue la présidente et nous convie à un événement grandiose le 8 juillet.
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Lulu, le 8 juillet aura lieu l’événement Ride de Filles, qui vise à amasser de l’argent pour le cancer du sein. Avez-vous toujours eu la passion de la moto?
C’est relativement nouveau dans ma vie. C’est arrivé environ un an après que j’ai eu le cancer du sein en 2016. J’allais faire mon épicerie à Saint-Bruno et, sur place, une femme qui s’appelle Dolorès m’a interpellée pour me parler de Ride de Filles, qui soutenait la cause du cancer du sein. Elle m’a demandé d’aller y chanter, et comme je venais de passer à travers ce cancer, j’ai accepté. Je suis allée faire une performance et j’ai donné mon témoignage en tant que survivante du cancer du sein. C’est ainsi que la fondatrice, Sylvie Brisebois, m’a demandé de devenir leur porte-parole. J’ai hésité, car comme je ne conduisais pas de moto, je n’étais pas convaincue d’être la bonne personne.

Mais la cause vous tenait à cœur, c’était fait pour vous.
C’est pas mal ce que Sylvie pensait. (rires) Elle m’a dit d’aller chercher mon permis de moto mais, là encore, je n’étais pas sûre d’aimer ça. Et puis je suis mère de famille monoparentale; financièrement parlant, je n’avais pas les moyens. Sylvie m’a dit qu’elle m’obtiendrait une commandite pour le cours, alors j’ai dit oui, mais j’étais convaincue que ça n’arriverait pas. Finalement, en 2018, j’ai eu mon permis de moto!
Si vous avez accepté de suivre les cours, c’est donc que vous éprouviez déjà un certain intérêt pour la moto?
Pas vraiment, j’ai surtout eu la chienne! Sur le coup, je me suis dit: «Mais qu’est-ce que tu fais là? Tu viens de te sortir d’un cancer et tu vas aller te péter la face en moto?» (rires)
Aviez-vous besoin de retrouver un sentiment de liberté?
Complètement! En peu de temps, je me suis mise à aimer faire de la moto au point qu’en 2019, mon frère Rick et moi sommes partis faire la Route 66. C’était intense, car je venais d’obtenir mon permis, je n’avais presque pas fait de route encore. En plus, je venais de me faire opérer pour le cancer de l’utérus trois semaines auparavant, alors j’avais besoin de vivre ça, surtout que je partais avec mon frère. Quel beau voyage on a fait!

Vous étiez-vous acheté une moto pour cette aventure?
Non, mais Rick est un vrai passionné de moto depuis des années, et comme il est commandité par Carrier Harley-Davidson à Saint-Hyacinthe, il leur a parlé de moi et de cet événement. L’équipe de Carrier m’a commanditée pour une belle moto Harley-Davidson. J’étais contente, car je n’étais plus seulement porte-parole pour Ride de Filles, j’étais devenue participante.
Ça, c’est un précieux coup de pouce!
Oui, vraiment! Depuis ma collaboration avec eux, ils ont été extraordinaires. Alain Carrier, le propriétaire, nous apporte une aide pour aller chercher, entre autres, des commandites pour l’événement de juillet, car c’est très difficile dans cette période post-pandémie. Son apport est précieux.

Donc, aujourd’hui, la moto fait vraiment partie de votre vie.
Absolument! Faire de la moto, maintenant, j’adore ça. J’aime partir en solo sur le bord du Richelieu ou à la campagne. C’est vraiment un sentiment exaltant, et quand je pars pour une ride avec ma fille assise derrière moi, je ressens une très grande fierté. Aujourd’hui, je me félicite d’être allée chercher mon permis de moto à 50 ans, il n’est jamais trop tard!
Dites-nous, quand vous êtes devenue porte-parole de Ride de Filles à l’époque, était-ce un gros rassemblement?
En 2017, il y a eu autour de 180 participantes, qui ont amassé 60 000 $ pour le cancer du sein. Cette année, on s’est rendus à 1000 inscriptions et on les a fermées, car un groupe de plus de 1000 motos sur la route, c’est difficile à gérer. Ride de Filles étant un organisme à but non lucratif, on travaille bénévolement sur cet événement.

Et qui fera partie de cette belle Ride de Filles?
Il y a surtout des femmes, beaucoup de survivantes et de combattantes du cancer du sein et des motards qui soutiennent la cause. Ce sera principalement des femmes sur les motos et, qu’on se le dise, il n’y aura pas que des rockers ou seulement des Harley-Davidson. Il y a des juges, des infirmières, des professeures ou des caissières qui aiment faire de la moto, toutes sortes de modèles, d’ailleurs. C’est ouvert à tous ceux qui veulent participer, car le cancer du sein, ça touche tout le monde.
Et comment va se dérouler cette randonnée du 8 juillet?
Le départ se fait de chez Carrier Harley-Davidson à Saint-Hyacinthe, à 9 h. On sera autour de 1300 personnes à prendre la route. Sur le chemin vers Drummondville, on traversera les villes et villages. Pour le dîner, c’est la municipalité de Victoriaville qui nous recevra, puis on arrivera vers 16 h au Centrexpo Cogeco de Drummondville. J’invite les gens à venir voir ça. Croyez-moi, c’est très impressionnant, autant le départ que l’arrivée!

Un rassemblement bon pour la cause, mais qui doit aussi donner le goût d’avoir une moto...
C’est clair! Pour récolter des fonds, on fait justement tirer une Harley-Davidson d’une valeur de plus de 25 000 $ sur le site de la Fondation cancer du sein du Québec. Les billets sont à seulement 20 $, alors ça vaut la peine! À notre arrivée, il y aura un souper et une cérémonie durant laquelle on dévoilera le montant amassé. Enfin, à 20 h, on présentera un spectacle avec Luce Dufault, Brigitte Boisjoli, Kevin Parent, Les Koristes de l’émission En direct de l’univers, mon frère, Rick, et moi-même. Les billets se vendent 30 $ et on compte donner tout un show!

Ce sera un événement grandiose!
Je crois que oui, on a travaillé fort pour tout préparer, on a eu des collaborateurs exceptionnels, je pense notamment à une joaillière de Drummondville, Emi, qui m’avait déjà créé une bague pour l’événement. Elle a dessiné un superbe pendentif pour la fondation. Il est disponible sur son site et 15 $ de chaque bijou vendu va directement à la fondation. Ça me touche tellement... L’année dernière, on est allés chercher plus de 300 000 $, et là, on vise les 500 000 $. Je me croise les doigts!

Lulu, vous n’êtes plus seulement la porte-parole, vous avez aussi repris le flambeau de la présidence de la fondation. Ça demande beaucoup de temps, gérer tout ça?
Oui, c’est vraiment très prenant. Ride de Filles est un organisme à but non lucratif, je ne suis pas payée pour faire ça et, dans la dernière année, j’ai mis plus de temps sur Ride de Filles que sur mon propre album. Ça donne une idée de la somme de travail! Mais je suis une survivante du cancer du sein, et c’est donc plus que ma cause. Je considère que c’est mon devoir de m’impliquer de la sorte. Je fais partie des chanceux qui s’en sont sortis, et je comprends ce que représente cette maladie pour les femmes et les hommes qui en sont atteints — et on a tendance à oublier que 2 % des cas de cancer du sein, ce sont des hommes. La recherche a fait des miracles, car, il y a 40 ans, 30 % des femmes survivaient à cette maladie, alors qu’aujourd’hui, elles sont 80 % à s’en sortir.

En attendant le 8 juillet, quel voyage rêveriez- vous de faire en moto un jour?
Je repartirais volontiers faire la Route 66, sinon l’Ouest canadien doit être magnifique, mais si je pouvais un jour explorer l’Italie ou la Grèce, je ne dirais pas non. (rires)
Lulu Hughes nous convie à l’événement Ride de Filles 2023 le 8 juillet, dès 9 h. Pour les billets du tirage de moto, rendez-vous à rubanrose.org/boutique. Vous pouvez vous informer sur les actualités de la chanteuse en visitant son site: luluhughes.ca.
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